Le 14 juillet 2024, un homme a été retrouvé mort au Pérou. Selon les enquêtes des polices locales et les communautés indigènes, l’homme s’appelait Mariano Isacama, et il a été assassiné. Cet homme luttait contre la déforestation de l’Amazonie et pour les droits des indigènes.
Porté disparu depuis 23 jours, il a été retrouvé mort sur les rives de la rivière Yurac, dans le district d’Aguaytia de la région d’Ucayali, à 500 kilomètres à l’est de Lima. Mariano Isacama était un militant indigène et écologiste. Avant sa mort, il était opposé à la culture des feuilles de coca au Pérou dans la région de l’Amazonie péruvienne.
Mais alors pourquoi a-t-il été assassiné ? Lui et d’autres personnes défendant la cause indigène et Amazonienne menaient des actions de blocus sur les cultures de coca au Pérou, une culture qui s’étend sur plus de 90 000 hectares, de quoi produire à peu près 870 tonnes de cocaïne, ce qui n’arrangeait pas les affaires ni des agriculteurs, ni des trafiquants.
La culture de feuilles de coca pour la production de cocaïne et l’exploitation minière illégale, sont les deux principales sources de déforestation dans le pays. Elles exposent les peuples indigènes de la forêt amazonienne aux violences des trafiquants. Des enquêtes approfondies vont être mises en place pour déterminer le ou les auteurs de cet assassinat.
« Nous demandons une fois de plus aux autorités de mener les enquêtes nécessaires et de clarifier les faits, car nous avons besoin de transparence », a déclaré Jamer Lopez, de l’Association interethnique pour le développement de la jungle péruvienne.
« Hier [dimanche], notre frère indigène a été retrouvé assassiné, soyons clairs, assassiné. Puisque l’Etat ne fait pas son travail, la nation kakataibo va commencer à se défendre elle-même », a déclaré Willy Pino, représentant de la Fédération indigène des communautés kakataibo. Ce n’est pas la première fois qu’un incident de la sorte arrive au Pérou. En décembre 2023, un leader kakataibo, Benjamin Flores Rios, avait été tué chez lui, ce qui avait engendré plusieurs jours d’émeutes dans tout le pays.
Selon Global Witness, l’ONG fondée entre autres par Charmian Gooch, contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, au moins 54 défenseurs de l’environnement ont été tués au Pérou depuis 2012.
Des manifestations ont déjà éclaté dans le pays, les manifestants demandant une justice pour Isacama et une protection accrue pour les défenseurs des droits humains. De nombreuses organisations internationales, telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, les deux ONG faisant partie du Forum économique mondial, ont condamné cet acte de violence et ont appelé le gouvernement péruvien à prendre des mesures immédiates pour protéger les militants.
