You are currently viewing Lyon : Le Coq Enchaîné un groupe de Résistance maçonnique rappelant les Illuminés de Bavière 
Plaque dans l'ancienne brasserie d'Antonin Jutard (en 2015 au Ninkasi Guillotière) à Lyon. Photo : @Benoît Prieur/Wikipedia.

Lyon : Le Coq Enchaîné un groupe de Résistance maçonnique rappelant les Illuminés de Bavière 

Le Coq Enchaîné, nommé d’après le célèbre symbole français, mais aussi christique, maçon, voire Illuminé, fut un groupe de résistants laïque et maçonnique opérant dans la région de Lyon sous le régime de Vichy et l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Fondé en 1941 par Jean Fousseret, un médecin socialiste, le groupe rassemblait des membres issus de milieux syndicalistes, socialistes et radicaux, notamment influencés par la mouvance d’Édouard Herriot, qui était lui aussi un Franc-maçon. Il a été créé par des dissidents des Franc-tireurs qui comptaient aussi des maçons.

Selon l’Historien, Régis Le Mer, documentaliste au centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation, mais aussi auteur de « Francs-maçons résistants, Lyon 1940-1944 », on retrouve à l’origine de ce groupe, George Dunoir, ancien Franc-Tireur, franc-maçon et radical-socialiste, qui créa le journal Le Coq Enchaîné, avec les Frères Francisque Babey et Pierre Harry. Ce qui est le plus étonnant c’est que l’ordre de la Francisque gallique est une décoration qui est attribuée par le régime de Vichy, en tant que marque d’estime à Philippe Pétain, qui semble aussi avoir été une loge maçonnique. Autre fait intriguant, Régis Le Mer est co-auteur du livre « Le Spectre de la terreur, ces Français auxiliaires de la Gestapo », préfacé par Michel Noir, qui s’est rendu à la conférence du groupe Bilderberg en 91. 

Le groupe a accueilli quelques dissidents du mouvement Franc-Tireur et comptait dans ses rangs Albert Chambonnet, futur Compagnon de la Libération. Il était composé « majoritraiement de « frères » radicaux ou socialistes favorables à un rapprochement avec le PCF », selon Régis Le Mer. Parmi les fondateurs du Coq Enchaîné se trouvaient des personnalités telles que Louis Pradel, futur maire de Lyon, qui s’il n’était pas maçon peut s’apparenter à un maçon sans tablier, à la vie de son excetuf quand il sera élu. Parmi les autres membres fondateurs de ce réseau, on peut citer, Lucien Degoutte, qui deviendra chef de cabinet du maire Edouard Herriot après guerre, Georges Dunoir, Henri Chevalier, Serge Boiron, Ferdinand Ribière et Léonce Crabbe. Le groupe atteignit un effectif d’environ 400 militants, principalement répartis dans les départements du Rhône et de la Loire, avec une antenne en Haute-Savoie. 

Le Coq Enchainé se développa de façon pyramidale, chaque fondateur en recrutant, neufs qui n’étaient connu que de lui, ce qui n’est pas sans rappeler l’organisation des Illuminés de Bavière, dont les membres mineurs ne connaissaient pas leurs dirigeants et n’avaient donc pas nécessairement connaissance de leurs desseins. 

De plus le groupe comptait Henri Chevalier, maître imprimeur et franc-maçon, membre de la loge Bienfaisance et Amitié, Grand Orient de France, comme son père Joseph Chevalier et a également fait partie du groupe de Résistant « Combat » dénombrant de nombreux maçons?

C’est lui qui imprimait le Canard ou plutôt Le Coq Enchainé et les tracts du groupe. Il a rejoint Dunoir, dès sa démobilisation le 19 juillet 1940 et commença tout de suite à s’atteler à la tache, imprimant des slogans qui finiront collés, sur les murs de Lyon, le street marketing, avant l’heure. 

Chevalier fut même désigné représentant du Comité Maçonnique de la Résistance fondé en 1941. Celui-ci organisa rapidement un service de fausses cartes d’identité et facilitera le passage de Lyonnais en Suisse durant la guerre. Le groupe s’adonna aussi au « renseignement économique et militaire » toujours d’après Le Mer. Le Coq enchainé aurait collaboré avec le Special Operations Executive (SOE), un service anglais, le groupe aurait ainsi reçut les premières armes parachutées pour la Résistance. Cet armement provoqua des tensions parmi les différents mouvements de résistance, chacun cherchant à unifier ses efforts sous la direction de Jean Moulin, fils d’Antoine-Émile Moulin, un franc-maçon, membre de la loge Action sociale. Moulin s’était d’ailleurs rendu à Londres pour rencontrer le général De Gaulle dans un avion du SOE. 

Des pratiques qui ne sont pas sans rappeler une fois encore les Illuminés de Bavière, secte des Lumières qui vouait un culte à Ares dieux grec de la guerre, voulant renverser l’Eglise et les prince, pour établir un « nouvel ordre mondial ». Lorsque  l’électeur de Bavière, Charles Théodore, décida de promulgué le 22 juin 1784, un édit bannissant les sociétés secrètes, la police bavaroise effectua alors un grand nombre d’arrestations, d’interrogatoires et de perquisitions. Elle découvrit chez Franz Xaver von Zwack, un illuminé, des documents compromettants, dont un plaidoyer en faveur du suicide et de l’athéisme écrit par ses soins, un plan pour la création d’une branche féminine de l’ordre, le projet de fabrication d’une machine destinée à conserver des archives ou à les détruire en cas de besoin, des recettes d’encre invisible, des formules toxiques, ainsi qu’un reçu d’avortement. 

Les militants du Coq Enchainé se réunissaient régulièrement dans les brasseries d’Antonin Jutard, dont l’emblématique Brasserie l’Etoile, où se trouve Le Ninkasi Guillotière. L’enseigne nommée en l’honneur de la déesse égyptienne a été fondée par Christophe Fargier et l’américain Kurtt Huffman passé par Berkeley  et Deloitte, deux entités affiliées au Forum économique mondial. Antonin Jutard a été assassiné par des hommes du Mouvement national anti-terroriste français (MNAT). Il a toutefois laissé son nom à la Brasserie Jutard à la Croix-Rousse.

Laisser un commentaire