L‘Esports World Cup, un tournoi international d’e-sport qui réunit les professionnels du monde entier va se tenir du 3 juillet au 25 août, à Riyad en Arabie Saoudite pour sa toute première édition. Avec une récompense de 60 millions de dollars, participants s’affronteront sur près de 20 jeux-vidéos différents tels que : League of Legends, Valorant ou en encore Counter Strike.
Cet évènement organisé par la Fondation Esports World Cup et financé par le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite, membre du Forum économique mondial, a soigneusement sélectionné les 30 formations (ou équipes) qui participeront à ce tournoi. Parmi ces 30 équipes, deux sont françaises : la Karmine Corp et la Team Vitality. Les 60 millions de dollars seront répartis sur les différents jeux, pour que toutes les formations aient des chances de gagner.
L’Esports World Cup est le successeur de Gamers8, un ancien tournoi de e-sport saoudien qui n’est plus organisé aujourd’hui à cause notamment d’un manque de popularité et d’intéressement de la part du royaume d’Arabie Saoudite.
Une carte à jouer pour l’Arabie saoudite
Ce tournoi est un évènement qui tient à coeur à Mohammed Ben Salmane, prince héritier d’Arabie Saoudite, fondateur et propriétaire de la Mohammed Bin Salman Foundation (MiSK), membre du FEM. Il veut faire du pays un endroit incontournable du jeu-vidéo à l’international d’ici à 2030, et pour se faire il a investi 35 milliards de dollars dans ce domaine, pour de la recherche, des studios de développement ou encore du marketing. Des marques membres du Forum économique mondial comme TikTok ou Adidas sont des sponsors officiels du tournoi.
Afin d’optimiser l’influence médiatique, des personnalités internationales telles que le rappeur Drake ou Cristiano Ronaldo, qui joue à Al-nassr, équipe saoudienne détenue comme les trois autres équipes du Big four Saoudien par le Fonds public d’investissement d’Arabie saoudite, ont été conviées à assister aux cérémonies. L’objectif de cette collaboration avec des personnalités renommées du sport et du divertissement est d’attirer un public plus vaste que la population saoudienne et les fans d’e-sport. L‘Esports World Cup a aussi pour but de faire rayonner la culture saoudienne à l’international car l’ensemble du tournoi sera diffusé en direct via le service de streaming en live : Twitch, propriété d’Amazon, membre du FEM.
Mohammen Ben Salmane a d’ailleurs fait appel à Tencent (filiale de Tencent Holdings), Amazon et Google, qui sont toutes des multinationales membres du Forum économique mondial, pour couvrir l’évènement.
De vives critiques
Les droits de l’homme en Arabie Saoudite sont mis en évidence par les critiques, à commencer par plusieurs steamers de la communauté « Twitch France », en particulier en ce qui concerne la liberté d’expression et les droits des femmes. Selon certains détracteurs, le gouvernement exploite l’e-sport et d’autres événements internationaux afin d’améliorer son image à l’échelle mondiale, une stratégie souvent qualifiée de « sportswashing ».
Ces préoccupations ont été abordées par les organisateurs de l’Esports World Cup en mettant en avant des initiatives visant à l’inclusion et en encourageant des valeurs d’équité et de respect au sein de la communauté de l’e-sport. Cependant, la controverse sur l’éthique des partenariats et des investissements saoudiens dans le domaine du sport et du divertissement ne cesse de se faire sentir.
L’Esports World Cup 2024 démontre l’ambition de l’Arabie Saoudite de devenir un leader mondial dans le domaine de l’e-sport, comme elle l’a déjà dans le football. Avec des investissements massifs, des infrastructures de pointe et une stratégie forte, issu du plan Saudi Vision 2030 lancé en 2016, qui s’inspire du plan Vision 2030 du Forum économique mondial, qui a pour ambition de transformer l’économie du pays et à en faire le leader mondial de la tech, l’Arabie saoudite tente de se positionner comme un acteur clé du divertissement numérique.
