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L’Australie interdit l’exploitation d’uranium pour protéger un site aborigène 

Le 27 juillet 2024, l’Australie a interdit l’exploitation d’un gisement d’uranium sur le site aborigène de Jabiluka. Selon l’Association nucléaire mondiale, ce site est l’un des plus grands gisements à forte teneur en uranium inexploités au monde. 

L’Australie a refusé toute exploitation sur le site de Jubiluka, tout d’abord, car ce site est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, mais aussi, car le pays a encore de fortes relations avec la culture indigènes et avec les Mirarr, peuple aborigène qui vit encore sur ce site. Le Premier ministre australien, Anthony Albanese affirme que le gouvernement australien cherche à « obtenir la garantie qu’il n’y aurait jamais d’exploitation minière de l’uranium sur leurs terres ». » Il n’y aura jamais d’exploitation minière à Jabiluka. Le peuple Mirarr aime et prend soin de sa terre depuis plus de soixante mille ans. Cette magnifique région de l’Australie abrite des œuvres d’art rupestre parmi les plus anciennes du monde. » 

Malheureusement, ce site a déjà été exploité par le passé. Cela fait depuis les années 1970 que le site de Jubiluka est l’objet de convoitise des compagnies minières, mais les peuples autochtones s’y opposent. En 2020, la société Energy Resources of Australia, filiale du groupe Rio Tinto membre du Forum économique mondial, avait reçu un permis d’exploitation minière pour Jabiluka, de la part du gouvernement australien qui compte parmi ses ministres Penny Wong (ministre de la Justice) et Jim Chalmers (ministre des Finances), tous deux contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial. Suite à ce permis d’exploitation, Rio Tinto a dynamité la grotte de Juukan Gorge sur le site de Jabiluka afin d’exploiter un gisement de fer. 

Une décision qui avait fait grincer des dents, énormément de personnes en Australie à commencer par les peuples autochtones, mais également le gouvernement australien qui a retourné sa veste 4 ans plus tard en interdisant toute exploitation d’uranium sur ce site. De son côté, l’opposition conservatrice australienne s’est engagée à construire des centrales nucléaires dans tout le pays si elle remporte les prochaines élections, allant à l’encontre d’une politique d’opposition à l’énergie atomique en vigueur depuis 26 ans en Australie. 

Quelles conséquences pour cette interdiction ? 

L’Australie est l’un des plus grands producteurs d’uranium au monde, et l’industrie minière y joue un rôle économique crucial. Cependant, l’exploitation de l’uranium pose de nombreux problèmes, notamment en matière de sécurité nucléaire, de gestion des déchets radioactifs, et de respect des droits des communautés locales. Le projet d’exploitation du gisement d’uranium sur le site de Jubiluka a suscité une vive opposition de la part des communautés locales et des militants écologistes, qui craignaient les impacts environnementaux et culturels dévastateurs. 

Cependant, l’industrie minière a exprimé ses préoccupations quant aux pertes économiques de cette interdiction. Elle soutient que l’exploitation de l’uranium pourrait apporter des bénéfices économiques significatifs et aider à diversifier l’économie locale. Néanmoins, les défenseurs de l’environnement et des droits des autochtones justifient que les coûts environnementaux et culturels l’emportent largement sur les avantages économiques potentiels.

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