Le président argentin Javier Milei a franchi un pas lourd de conséquences diplomatiques ce mercredi 11 juin, en annonçant officiellement le futur transfert de l’ambassade d’Argentine à Jérusalem-Ouest. Ce geste, dévoilé lors d’un discours devant la Knesset à Jérusalem, marque un net alignement sur les positions du gouvernement israélien et rappelle la décision controversée de Donald Trump en 2017.
« Je suis fier d’annoncer qu’en 2026, le transfert de notre ambassade vers la ville de Jérusalem-Ouest sera effectif », a déclaré Javier Milei devant les parlementaires israéliens. À ce jour, seules six ambassades — dont celles des États-Unis, du Guatemala ou du Kosovo — sont installées à Jérusalem, en contradiction avec la position de la majorité de la communauté internationale, qui considère Tel-Aviv comme le siège diplomatique en attendant un règlement du conflit israélo-palestinien.
Le président argentin, issu de l’extrême droite libérale, réitère ainsi son soutien inconditionnel à Israël. Selon le bureau de Benyamin Nétanyahou, Milei aurait salué « la force du Premier ministre dans la gestion de la guerre à Gaza » et affirmé son appui total à l’État hébreu.
Un contexte tendu au Proche-Orient
Cette annonce intervient alors que l’État israélien fait l’objet de critiques croissantes sur la scène internationale pour sa conduite de la guerre dans la bande de Gaza. Le déplacement du président argentin à Jérusalem — son deuxième depuis le début de son mandat — s’inscrit dans un contexte particulièrement délicat.
La question de Jérusalem reste l’un des points les plus sensibles du conflit israélo-palestinien. La partie Est de la ville, annexée par Israël après la guerre des Six Jours en 1967, est toujours considérée par les Palestiniens comme la future capitale d’un État indépendant. La plupart des pays maintiennent donc leurs ambassades à Tel-Aviv afin de ne pas préempter les résultats d’éventuelles négociations de paix.
Milei dans les pas de Donald Trump
La décision de Javier Milei rappelle celle prise par Donald Trump en décembre 2017, lorsque le président américain avait reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël. Ce geste avait été largement condamné par les pays arabes, par l’Union européenne et par l’ONU, qui y voyaient un obstacle majeur au processus de paix.
Avec cette annonce, l’Argentine s’éloigne du consensus diplomatique et s’inscrit dans une stratégie de rapprochement avec les alliés conservateurs et pro-israéliens sur la scène mondiale.
Sources : Libération, Le Dauphiné.
