Le média Israélien Haaretz a publié une article aujourd’hui qui revient sur la directive Hannibal, activée après l’attaque du Hamas le 7 octobre, un ordre controversé destiné à empêcher l’enlèvement de soldats, même au prix de leur vie et de celle des civils, y compris les otages.
La « procédure Hannibal » de l’armée Israélienne prévue dans le but de déjouer un enlèvement, même au détriment de la vie des personnes kidnappées a déjà été activée dans l’histoire, mais selon les documents et les témoignages recueillis par Harretz, révèlent « à quel point cette procédure était répandue, dès les premières heures qui ont suivi l’attaque et en divers points le long de la frontière ».
Cette procédure a été activée à plusieurs endroits infiltrés par les forces du Hamas, notamment la base militaire de Re’im, le poste frontière d’Erez, et l’avant-poste de Nahal Oz. L’usage de cette directive a suscité des inquiétudes quant à la sécurité des soldats et des civils présents sur les lieux.
Décisions et conséquences
Le commandant de la division de Gaza, le général de brigade Avi Rosenfeld, a joué un rôle crucial dans la gestion de la crise. Cependant, des décisions ont été prises dans une atmosphère d’hystérie et de manque d’informations précises. Des frappes aériennes et des tirs nourris ont été ordonnés pour stopper l’avancée des terroristes, même si cela impliquait des risques pour les otages et les soldats.
Témoignages et enquêtes
Les témoignages recueillis par Haaretz de soldats et d’officiers de différents niveaux révèlent l’ampleur et la fréquence de l’utilisation de la directive Hannibal. À 7h18, un ordre d’attaque avec un drone d’assaut a été donné pour la zone d’Erez, suivi par d’autres ordres similaires visant à empêcher les enlèvements, malgré les risques encourus par les captifs.
Impact sur les civils et les soldats
Des rapports indiquent que des civils et des soldats ont été exposés à des tirs israéliens. À 10h19, un ordre de tirs de mortiers a été donné, malgré l’incertitude sur la localisation précise des forces israéliennes et des civils. Un incident notable s’est produit dans la maison de Pessi Cohen au kibboutz Be’eri, où 14 otages étaient retenus, ce qui n’a pas empêché Tsahal d’intervenir, ce qui a causé la mort de 13 d’entre eux. L’armée israélienne a lancé des enquêtes internes, mais Haaretz souligne que le général de brigade Barak Hiram, qui était en charge de cette opération avait confié au New York Times avoir « ordonné au char d’avancer même au prix de pertes civiles ».
La mise en œuvre de la directive Hannibal le 7 octobre souligne les défis extrêmes auxquels les FDI sont confrontées lors d’attaques complexes et massives. Bien que destinée à protéger les soldats, cette directive a suscité des débats éthiques et stratégiques sur ses implications et son application. Les enquêtes en cours fourniront une meilleure compréhension de ces événements et guideront les futures actions militaires pour minimiser les risques pour les soldats et les civils.