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Massoud Pezshkian. Photo : @Mohammad Ali Marizad/wikimedia Commons.

Iran : Élection de Massoud Pezeshkian, partisan du rapprochement avec les Etats-unis

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À 69 ans, le réformateur Massoud Pezeshkian, que les Iraniens appellent « Docteur » a été élu président de l’Iran, suite à une élection qui a été caractérisée par une forte abstention, promettant un pays plus tolérant socialement et plus ouvert à l’Occident.

Ayant remporté le premier tour des élections le 28 juin, Pezeshkian a consolidé sa victoire vendredi avec plus de 16 millions de voix contre 13 millions pour son adversaire, l’ultraconservateur Saïd Jalili, selon les premiers résultats officiels.

Une victoire inattendue

Personne n’aurait parié sur ce député de Tabriz, une grande ville du nord-ouest de l’Iran, lorsque sa candidature a été approuvée par le Conseil des gardiens avec cinq autres candidats, tous conservateurs. Cette présidentielle avancée faisait suite au décès accidentel du président Ebrahim Raïssi. Massoud Pezeshkian n’était pas une figure de proue des camps réformateur et modéré, qui ont perdu en influence face aux conservateurs ces dernières années.

Un soutien crucial des anciens leaders

Malgré cela, Pezeshkian, a réussi à obtenir le soutien d’anciens présidents tels que Mohammad Khatami et Hassan Rohani, ainsi que de l’ex-ministre des Affaires étrangères Javad Zarif, l’architecte de l’accord nucléaire de 2015. Tout au long de sa campagne, il a adopté une attitude humble, se présentant comme la « voix des sans-voix » et promettant d’améliorer les conditions de vie des plus défavorisés.

Un défenseur des minorités

Né le 29 septembre 1954 à Mahabad, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, Pezeshkian parle azéri et kurde, et ses origines l’ont poussé à défendre les minorités du nord-ouest. Ce chirurgien de profession, ancien ministre de la Santé (2001-2005) sous le gouvernement réformateur de Mohammad Khatami, est connu pour ses critiques envers le pouvoir. Il a notamment pris position lors des manifestations provoquées par la mort de Mahsa Amini en détention en septembre 2022.

Un programme pour sortir de l’isolement

Pezeshkian prône un réchauffement des relations entre l’Iran et les pays occidentaux, en tête les États-Unis, pour obtenir la levée des sanctions qui pèsent lourdement sur l’économie iranienne. « Nous ne serons ni anti-Occident ni anti-Est », a-t-il déclaré, souhaitant sortir l’Iran de son isolement. Il a promis de négocier directement avec Washington pour relancer les pourparlers sur le nucléaire iranien, bloqués depuis le retrait américain en 2018. « Si nous parvenons à faire lever les sanctions américaines, les gens auront une vie plus confortable », a-t-il affirmé.

Une position ferme sur les Droits humains

Sur le plan intérieur, Pezeshkian critique l’utilisation de la force par la police pour imposer le port du voile aux femmes. « Nous nous opposons à tout comportement violent et inhumain, notamment envers nos sœurs et nos filles, et nous ne permettrons pas que de tels actes se produisent », a-t-il déclaré. En 2022, il s’était déjà élevé contre le manque de transparence des autorités concernant la mort de Mahsa Amini, arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict.

S’il se présentait comme le candidat réformiste, il n’en reste pas moins que Pezeshkian était un candidat du système, puisqu’il soutient les gardiens de la révolution.

Selon notre ami, Hamid Enayat, politologue spécialiste de l’Iran, proche du CNRI, son discours n’a pas fait mouche auprès des jeunes.

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