Alors que la menace d’attentats plane sur le territoire américain après les frappes contre des sites nucléaires iraniens, Donald Trump a nommé à la tête d’un programme-clé de lutte contre le terrorisme un jeune homme de 22 ans sans expérience, provoquant un tollé au sein de la classe politique et des experts en sécurité.
En pleine tension géopolitique entre les États-Unis et l’Iran, la nomination de Thomas Fugate, un jeune diplômé texan de 22 ans, à la tête du Centre pour les programmes de prévention et les partenariats (CP3), organe chargé de la lutte contre le terrorisme intérieur au sein du Département de la Sécurité intérieure (DHS), suscite de vives inquiétudes.
L’annonce de cette nomination, révélée début juin par le site ProPublica, survient dans un contexte explosif : après les frappes américaines sur des sites nucléaires en Iran, Téhéran a menacé Washington de représailles, revendiquant notamment des tirs de missiles sur une base militaire américaine au Qatar.
Un stagiaire devenu responsable de la sécurité nationale
Thomas Fugate, fan déclaré de Donald Trump depuis ses 13 ans, n’a obtenu qu’une simple licence en sciences politiques en 2023 à l’Université du Texas à San Antonio. Avant sa nomination, son expérience professionnelle se résumait à quelques stages chez des élus républicains du Texas et au sein de la très conservatrice Heritage Foundation, ainsi qu’à des petits boulots de vendeur et de jardinier indépendant.
Son profil, jugé extrêmement léger voire inexistant dans les domaines de la lutte antiterroriste ou de la sécurité nationale, a provoqué un véritable tollé. Son profil LinkedIn, désormais supprimé, ne mentionnait aucune expérience pertinente, comme l’a relevé The Daily Mail.
Une nomination vivement critiquée par l’opposition
De nombreux élus démocrates ont dénoncé ce choix. Le sénateur Démocrate Chris Murphy a fustigé la décision sur X :
« Alors que notre pays se prépare à d’éventuelles attaques terroristes iraniennes, voici la personne que Donald Trump a chargée de la prévention du terrorisme. […] Il n’a jamais travaillé un jour dans la sécurité, c’est un GRAND fan de Trump. Il a donc obtenu le poste. »
Cette désignation est d’autant plus polémique que Donald Trump a récemment réaffecté une partie du budget antiterroriste à la lutte contre l’immigration, affaiblissant encore davantage les moyens de prévention en matière de sécurité intérieure.
Risques accrus et alertes des services de renseignement
Un rapport du DHS publié lundi confirme que le conflit avec l’Iran constitue une menace sérieuse sur le sol américain, notamment via des risques accrus d’attentats ou de cyberattaques menées par des groupes liés à Téhéran. Plusieurs experts interrogés par ProPublica, sous anonymat, ont qualifié la nomination de « décision irréfléchie », dénonçant la mise à l’écart des professionnels de la sécurité au profit de jeunes militants sans qualification.
Trump fidèle à sa stratégie : loyauté avant compétence ?
Cette décision illustre une constante dans l’approche de Donald Trump vis-à-vis des nominations sensibles : privilégier la loyauté politique à l’expertise technique. Dans un climat de tension extrême, cette logique fait craindre à certains une fragilisation de la capacité de réponse américaine face à des menaces terroristes potentielles.
Source : L’Express.
