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Israël : l’opposition échoue à dissoudre la Knesset

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La Knesset a rejeté ce jeudi jeudi 12 juin une proposition de loi déposée par l’opposition en faveur de sa dissolution, écartant ainsi la perspective d’élections anticipées en Israël. Le texte, soumis en lecture préliminaire, a été repoussé à une courte majorité par 61 voix contre 53, dans un contexte politique marqué par des tensions croissantes au sein de la coalition gouvernementale, notamment sur la question de la conscription des juifs ultraorthodoxes.

Cette tentative de dissolution visait à fragiliser un gouvernement en place depuis décembre 2022, formé autour d’une alliance entre le Likoud, des partis d’extrême droite et les deux principales formations ultraorthodoxes, Shass et Judaïsme unifié de la Torah. Ces dernières menacent régulièrement de quitter la coalition en cas de remise en cause de l’exemption du service militaire dont bénéficient leurs électeurs. Une réforme sur cette question est actuellement en discussion, au moment où le pays est toujours engagé dans une guerre à Gaza, consécutive à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Le président de la commission des affaires étrangères et de la défense, Yuli Edelstein, membre du Likoud, a indiqué qu’un accord avait été trouvé sur les bases d’un projet de loi relatif à la conscription, sans en dévoiler le contenu. Selon lui, ce texte doit permettre une réforme en profondeur de la société israélienne et contribuer au renforcement de la sécurité nationale.

Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a, de son côté, estimé qu’un changement de gouvernement en temps de guerre constituerait une menace pour l’existence même de l’État. Il a appelé les ultraorthodoxes à assumer un rôle accru dans la défense du pays, tout en assurant vouloir préserver la stabilité de la coalition.

Malgré la cohésion affichée de la majorité, certains indices laissent apparaître des dissensions internes. Une minorité de députés proches des partis religieux aurait apporté son soutien à la motion de l’opposition, selon les résultats du vote.

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a dénoncé l’inaction du gouvernement sur la réforme de la conscription. Il reproche à l’exécutif d’avoir contribué à maintenir un système permettant à des milliers de jeunes hommes en bonne santé d’échapper à leurs obligations militaires. Le ministre des Communications, Shlomo Karhi, a pour sa part affirmé que la coalition restait stable et déterminée à poursuivre son programme.

La question de l’enrôlement des haredim est devenue un enjeu majeur dans le débat public israélien. D’après un sondage publié en mars 2025 dans le quotidien Israël Hayom, 85 % des juifs israéliens se disent favorables à un changement de la législation en vigueur. Parmi eux, 41 % soutiennent l’instauration d’un service militaire obligatoire pour tous, sans exception.

Le rejet du texte de dissolution implique qu’une nouvelle tentative de l’opposition ne pourra avoir lieu avant six mois. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou dispose donc d’un répit, même si les tensions internes persistent. En l’absence de consensus sur la réforme du service militaire, la coalition pourrait néanmoins se heurter à de nouvelles secousses dans les mois à venir.

Source : Le Monde

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