La récente décision de la Knesset (Parlement israélien) d’interdire les activités de l’UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) sur le territoire israélien a provoqué une onde de choc internationale. Le vote de cette interdiction, sur fond de négociations pour la libération des otages à Gaza, a déclenché une série de réactions politiques, humanitaires et diplomatiques de la part de la communauté internationale.
Au mois de janvier, Israël, a accusé des employés de l’UNRWA d’être impliqués dans l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre. Plusieurs pays, dont l’Australie, les États-Unis, le Canada, l’Italie et le Royaume-Uni, avaient d’ailleurs pris la décision de suspendre leur aide financière à l’UNRWA, l’agence de l’ONU dédiée aux réfugiés palestiniens.
En dépit des mises en garde du Conseil de sécurité de l’ONU et des préoccupations exprimées par les États-Unis, la Knesset a adopté deux lois visant à interdire les activités de l’UNRWA sur le territoire israélien, y compris à Jérusalem-Est. Le premier texte, adopté à 92 voix contre 10, interdit toutes les activités de l’agence onusienne. Un second texte interdit aux responsables israéliens de collaborer avec l’UNRWA, compliquant ainsi l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, dont les points d’accès sont sous contrôle israélien.
L’UNRWA, un pilier de l’aide humanitaire
Créée en 1949, l’UNRWA assure la gestion de centres de santé, d’écoles et la distribution de nourriture et d’abris aux populations réfugiées de Gaza et de Cisjordanie. Elle est perçue comme une « colonne vertébrale » de l’aide humanitaire à Gaza. Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, a exprimé ses préoccupations quant aux conséquences de cette interdiction, soulignant que l’UNRWA est une « ressource essentielle » pour les réfugiés palestiniens. De son côté, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a mis en garde contre les « conséquences dévastatrices » de cette décision et a rappelé l’absence d’alternative à l’UNRWA.
Un tollé international
Outre l’ONU, plusieurs pays européens ont également exprimé leur désaccord avec cette décision. Les capitales européennes et les agences internationales comme l’OMS ont mis en garde contre une catastrophe humanitaire accrue à Gaza, où l’UNRWA joue un rôle clé dans la fourniture d’une aide de base. Côté palestinien, le Hamas a dénoncé cette mesure comme une « agression sioniste », tandis que la présidence palestinienne y voit une preuve supplémentaire de la transformation d’Israël en un « État fasciste ».
Israël prêt à une alternative humanitaire ?
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a néanmoins tenté de rassurer la communauté internationale, affirmant qu’Israël reste « prêt » à travailler avec ses partenaires internationaux pour assurer l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza, sans pour autant compromettre la sécurité de son territoire.