Depuis une quinzaine d’années, les partis populistes connaissent une montée en puissance spectaculaire en Europe. Ce phénomène, alimenté par des crises économiques et sociales, reflète une insatisfaction croissante des citoyens et une défiance envers les institutions. Une analyse approfondie des données menée par The Conversation, révèle les facteurs clés derrière cette dynamique et les défis qu’elle pose aux partis politiques traditionnels.
La crise financière de 2008 a marqué un tournant dans l’essor des populismes en Europe. Les politiques d’austérité imposées dans des pays comme l’Italie, la Grèce, l’Espagne ou le Portugal ont généré frustration et ressentiment. Ces conditions ont permis l’émergence de partis populistes de gauche tels que Syriza en Grèce et Podemos en Espagne.
De manière similaire, la crise migratoire de 2015 a favorisé l’ascension des partis populistes de droite, particulièrement en Allemagne, en Autriche et en Suède, selon The Conversation, qui cite comme exemple la progression de l’AfD en Allemagne, désormais placé en deuxième position dans les sondages au niveau national.
Insatisfaction Sociale : Un Terreau Fertile pour les Populistes
Les données montrent que les électeurs populistes partagent un profil commun : une insatisfaction profonde envers leur quotidien et un sentiment d’abandon par les institutions. Les personnes très insatisfaites de leur vie sont 7,4 % plus susceptibles de voter pour des partis d’extrême droite et 8,2 % pour des partis d’extrême gauche par rapport à celles qui se disent satisfaites.
Ces sentiments d’injustice sont exacerbés dans les pays touchés par des inégalités économiques persistantes et des divisions sociales, où l’impact des crises économiques a laissé des traces profondes.
Le Déclin de la Confiance dans les Institutions
La défiance envers les partis politiques traditionnels est un moteur essentiel du vote populiste. Beaucoup de citoyens estiment que les gouvernements ne peuvent plus améliorer leur quotidien, une perception particulièrement forte chez les classes populaires et les moins diplômés.
Entre 2002 et 2018, les données montrent un écart grandissant dans le niveau de satisfaction entre les personnes hautement qualifiées et celles qui le sont moins, renforçant la perception d’une fracture sociale.
Des Défis pour les Partis Modérés
Selon nos confrères, pour contrer l’essor des populismes, les partis traditionnels doivent regagner la confiance des électeurs. Cela implique : une introspection sur la gestion des crises passées, les crises financières de 2008 et migratoires de 2015 ayant laissé des blessures profondes ; des politiques inclusives pour répondre aux préoccupations des classes populaires et des segments les plus marginalisé ; un discours crédible, proposer des solutions réalistes pour restaurer la confiance des citoyens.
Pour The Conversation, les succès récents de leaders populistes tels que Giorgia Meloni, Geert Wilders ou Viktor Orban montrent que le soutien aux populismes reste fort, tandis que pour les partis modérés, l’heure est à l’action.
Source : The Conversation