Avec la perspective d’un désengagement des États-Unis sous l’administration Trump, la France et le Royaume-Uni envisagent de prendre la tête d’une coalition militaire en Ukraine. Cette initiative, bien que sensible, marque un tournant stratégique dans la réponse européenne à la guerre.
Le ministre français des Affaires étrangères et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jean–Noël Barrot, a déclaré qu’il était essentiel de « ne pas fixer de lignes rouges » en matière de soutien à l’Ukraine, soulignant que toutes les options, y compris l’envoi de troupes, restaient sur la table.
Il s’est rendu à Londres le 22 novembre pour rencontrer son homologue David Lammy, qui a participé à la réunion du groupe Bilderberg, qui s’est déroulée du 18 au 21 mai 2023 à l’hôtel Pestana Palace à Lisbonne, au Portugal.
Une coalition militaire européenne en préparation ?
Lors des cérémonies du 11 novembre à Paris, le président français et contributeur du FEM, Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer, lui aussi membre du forum, ont discuté de la création d’un « noyau dur » européen pour renforcer la sécurité en Ukraine et en Europe de l’Est. Cette coalition, envisagée avec la coopération d’autres alliés tels que les pays baltes et la Pologne, pourrait inclure des forces conventionnelles, des sociétés privées de défense et des experts en maintenance d’équipements militaires.
La société française Défense Conseil International (DCI) a déjà proposé de former des soldats ukrainiens et d’assurer la maintenance des équipements militaires français sur le terrain. Une initiative similaire est menée par Babcock, une entreprise britannique, qui développe actuellement un site de soutien technique en Ukraine.
Une stratégie après un cessez-le-feu
L’option d’un déploiement de troupes européennes est également liée à la possibilité d’un cessez-le-feu négocié avec la Russie. Selon plusieurs experts, des forces avancées, positionnées dans l’est de l’Ukraine, pourraient être chargées de surveiller et de faire respecter les accords. Ces troupes seraient indépendantes de l’OTAN, évitant ainsi une escalade directe, mais soutenues par des dispositifs aériens et navals.
Cette stratégie impliquerait une implication directe de la France et du Royaume-Uni, les deux puissances nucléaires européennes, dans un rôle de leadership.
Des défis à surmonter
Cette approche soulève des questions complexes, notamment sur le financement, la coordination des efforts européens et les risques de cobelligérance. Les Russes ont déjà dénoncé l’implication britannique dans les frappes ukrainiennes utilisant des missiles Storm Shadow, illustrant la sensibilité de toute intervention occidentale.
Enfin, le débat autour du rôle des sociétés militaires privées, récemment autorisées par l’administration Biden à opérer en Ukraine, reste un point de tension.
