À une semaine du vote de confiance prévu le 8 septembre, François Bayrou justifie encore l’absence de discussions budgétaires cet été par « les vacances » des chefs de partis. Une explication qui suscite la colère de l’opposition, entre ironie et accusations de désinvolture.
Pourquoi aucune négociation n’a-t-elle été engagée cet été autour du budget, malgré la fragilité de la majorité et l’échéance politique décisive du 8 septembre ? Interrogé sur ce point, François Bayrou a une nouvelle fois avancé une explication singulière : « À Paris, il n’y avait personne. Le seul qui n’était pas en vacances, c’était moi », a déclaré le Premier ministre lors de plusieurs interventions médiatiques, ce dimanche 31 août, lors de son interview accordée à Myriam Encaoua (franceinfo), Darius Rochebin (LCI), Marc Fauvelle (BFMTV) et Sonia Mabrouk (CNews).
Selon le chef du gouvernement, les principaux responsables politiques auraient été absents de la capitale au moment opportun. « J’ai eu les dirigeants du Parti socialiste directement ou par personne interposée à la même date, à peu près le 30 août, et ils partaient en vacances. (…) Monsieur Guedj m’a dit : “Je ne suis pas à Paris, je ne vais pas y être pendant longtemps, je pars à l’étranger.” Olivier Faure était aussi parti », a-t-il détaillé.
Le Premier ministre assure ne pas s’en inquiéter outre mesure : « On a tout le temps s’ils veulent négocier. Il reste plus d’un mois », a-t-il martelé, minimisant le risque de perdre son poste à l’issue du vote de confiance fixé au 8 septembre.
Ces propos suscitent toutefois de vives réactions dans l’opposition. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a jugé la déclaration « pathétique et crépusculaire ». Sur X (ex-Twitter), il a réfuté l’argument des vacances, précisant n’avoir pris que dix jours de congés et être rentré dès le 30 juillet : « J’ai toujours été joignable », a-t-il insisté.
Le député Alexis Corbière a dénoncé un François Bayrou « mesquin et prétentieux », avant de lancer une pique : « Le style c’est l’homme. Une chose est sûre : le 8 septembre au soir, il sera bien en vacances. » Quant à Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement national, elle rappelle qu’elle avait adressé une lettre de propositions au Premier ministre dès juillet, restée « sans réponse ».
Cette nouvelle justification du chef du gouvernement s’ajoute aux tensions déjà vives autour de la présentation du budget. Elle illustre le climat politique tendu dans lequel s’engage François Bayrou à l’approche d’un vote qui pourrait sceller son avenir à Matignon.
Source :
Le Parisien – « À Paris, il n’y avait personne » : Bayrou maintient ses explications, 31 août 2025 – lien