L’ambassadeur de Russie en France, Alexey Meshkov, a répondu aux questions de Benjamin Duhamel sur BFMTV, abordant des sujets brûlants tels que la guerre en Ukraine, les relations franco-russes, et les accusations d’ingérence électorale.
Interrogé sur la possibilité d’un cessez-le-feu de 30 jours en Ukraine, l’ambassadeur a déclaré qu’il était « trop tôt » pour donner une réponse concrète, la Russie n’ayant pas encore été informée des résultats des négociations américano-ukrainiennes en Arabie Saoudite. « Le diable est dans les détails », a-t-il insisté, tout en rappelant que la Russie a toujours plaidé pour une solution diplomatique et politique du conflit.
Concernant les conditions d’une trêve, Meshkov a réitéré les exigences du Kremlin : « pas de troupes de l’OTAN sur le sol ukrainien, pas de manœuvres militaires occidentales en Ukraine, et une démilitarisation accompagnée d’une dénazification ». Des exigences que Kyiv et ses alliés jugent inacceptables.
Zelensky illégitime selon Moscou ?
L’ambassadeur a soulevé la questio, de la légitimité du président ukrainien et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky. Selon Meshkov, le mandat du dirigeant ukrainien « a expiré en mai », et l’absence d’élections en raison de la guerre remet en cause sa légitimité. « Selon la Constitution ukrainienne, c’est le président du Parlement qui devrait assurer l’intérim », a-t-il affirmé.
Benjamin Duhamel a rétorqué que la situation de guerre empêchait l’organisation d’élections et que les sondages indiquent un soutien massif des Ukrainiens à leur président. Un argument balayé par l’ambassadeur, qui accuse Kyiv d’empêcher toute négociation avec Moscou.
La Russie menace-t-elle l’Europe ?
En réaction aux déclarations du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron qualifiant la Russie de « menace existentielle » pour l’Europe, Meshkov a ironisé sur des propos « déconnectés de l’Histoire ». « Quand la Russie a-t-elle menacé la France ? », a-t-il rétorqué, tout en rejetant les craintes d’une invasion russe des pays baltes ou de la Moldavie.
Des ingérences russes en France ?
Interrogé sur des cyberattaques et des opérations de déstabilisation attribuées à la Russie en France, notamment des tags antisémites attribués à des réseaux prorusses moldaves, Meshkov a qualifié ces accusations de « ridicules » et précisé que comme le soulignait Duhamel la piste mène à la Moldavie. Il a conseillé au journaliste de BFM d’interroger à ce sujet la présidente Moldave et contributrice du FEM, Maia Sandu, qui vient d’être reçu par Macron. Il a regretté que les médias russes comme RT aient été interdits en France dès le début du conflit et que le point de vue russe ne soit pas pris en compte dans notre pays. « La Russie n’a aucun intérêt à perturber la France », a-t-il assuré.
Un avenir incertain pour les relations franco-russes
Enfin, sur l’état des relations entre Paris et Moscou, l’ambassadeur a exprimé des regrets quant à la « rupture du dialogue » entre les deux pays, rappelant que c’est bien Emmanuel Macron qui a coupé les ponts et donc que c’était à lui de rappeler s’il le désirait. Il a toutefois insisté sur le fait que la Russie était « ouverte au dialogue » et cela « avec tous les partis politiques français », écartant toute préférence pour Marine Le Pen, pourtant reçue par Vladimir Poutine en 2017.