Philippe Diallo, ancien espoir du FC Nantes, a été réélu à la présidence de la Fédération française de football (FFF) ce samedi, avec 55,34 % des voix. Ce dirigeant consensuel, mais parfois critiqué pour son manque de leadership, occupe depuis plusieurs années une place centrale dans le paysage sportif français.
Avant de devenir un haut dirigeant, Diallo était un joueur prometteur. En 1978, à seulement 14 ans, il brillait au Mondial de Montaigu, remportant le titre de meilleur joueur. Mais son rêve de carrière sportive cédait vite la place à celui de gestionnaire. Diplômé de Sciences Po Paris en 1990, il choisit d’évoluer dans le monde du football, un secteur qui, à l’époque, était loin d’être aussi professionnalisé qu’aujourd’hui.
Décrit comme « sérieux » et « à l’écoute », Diallo s’est fait un nom en grimpant les échelons, d’abord à l’Union des Clubs professionnels de France (UCPF), puis comme président bénévole de Cosmos, le « Medef » de l’industrie du sport. Sa trajectoire lui a permis de devenir l’un des rares dirigeants noirs à occuper une fonction aussi éminente en France.
Rassembleur ou stratège discret ?
Si Diallo est reconnu pour sa capacité à créer du consensus, ses détracteurs, notamment l’ancien président de la FFF, Noël Le Graët, lui reprochent un manque de leadership. Cependant, Diallo défend son approche.
Diallo mise sur les bleues
Ses décisions, souvent prises loin des projecteurs, ont cependant un impact majeur. Parmi elles, la résolution de tensions au sein des Bleues en 2023, lorsque plusieurs joueuses menaçaient de quitter la sélection. Diallo avait alors écarté Corinne Diacre pour rétablir la sérénité.
Philippe Diallo mise beaucoup sur l’équipe féminine pour marquer les esprits. Attristé par la malchance qui accompagne des joueuses comme Wendie Renard ou Eugénie Le Sommer, il espère que les bleues réaliseront bientôt une épopée comparable à celles de leurs homologues masculins en 1998 ou 2018. « Une victoire des Bleues changerait les mentalités. »
Un dirigeant engagé sur les questions sociétales
Sous sa présidence, la FFF s’est attaquée à des problématiques sociétales telles que les chants homophobes, les insultes racistes dans les stades ou encore les violences dans le football amateur. Diallo a également été critiqué pour avoir maintenu l’interdiction du port du hijab sur les terrains, une décision qu’il justifie par les principes de laïcité française, malgré les critiques de l’ONU.
« Le sport crée du sens et du lien social », aime-t-il rappeler. Cette vision l’a conduit à promouvoir des initiatives solidaires, comme le soutien scolaire ou l’aide aux réfugiés dans les clubs amateurs.
Une couleur de peau, une fierté discrète
Philippe Diallo ne fait pas de sa couleur de peau un étendard, mais il reconnaît son impact symbolique, expliquant que beaucoup de gens l’interpellent dans la rue, pour lui faire part qu’ils voient en lui un exemple. Cette reconnaissance s’inscrit dans la légende d’autres figures comme Pape Diouf, ancien président de l’Olympique de Marseille.
Source : Le Parisien
