À l’ouverture du Conseil européen du 18 décembre 2025 à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne et contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ursula von der Leyen, a affiché une détermination sans équivoque face à l’urgence du financement de l’Ukraine. « Nous ne partirons pas du Conseil européen sans solution », a-t-elle affirmé, alors que Kiev pourrait se retrouver à court de ressources dès le premier trimestre 2026.
Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions accrues avec la Russie et de débats internes sensibles au sein de l’Union européenne, notamment sur l’utilisation des avoirs russes gelés pour soutenir l’effort ukrainien.
Un Conseil européen décisif pour l’Ukraine
Les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept se réunissent pour le dernier sommet de l’année avec l’Ukraine au centre de l’agenda. Selon les estimations de la Commission européenne, les besoins financiers de Kiev atteignent 135,7 milliards d’euros pour la période 2026-2027.
La pression est double. D’un côté, Vladimir Poutine réaffirme ses objectifs militaires. De l’autre, les États-Unis appellent les Européens à assumer une part accrue du soutien financier et stratégique à l’Ukraine. Le contributeur du FEM, Volodymyr Zelensky est présent à Bruxelles pour défendre la continuité de l’aide européenne.
Le rôle central de la Belgique et la question du risque partagé
Dans sa déclaration, Ursula von der Leyen a tenu à soutenir explicitement la position belge, la Belgique étant le principal dépositaire des avoirs russes gelés en Europe.
« Je soutiens totalement la Belgique, qui insiste sur ses préoccupations », a-t-elle déclaré, soulignant que les autorités belges soulèvent des questions légitimes concernant les risques juridiques et financiers liés à l’utilisation de ces fonds. Elle a précisé que la Commission travaille « jour et nuit » avec Bruxelles et a salué « l’engagement personnel » du Premier ministre belge dans ces négociations.
La présidente de la Commission a insisté sur un point clé : le partage du risque. Selon elle, si l’Union européenne opte pour un mécanisme de prêt adossé aux actifs russes, ce risque ne peut reposer sur un seul État membre. « Le risque doit être partagé par tous. C’est une question de solidarité, un principe fondamental de l’Union européenne », a-t-elle martelé.
Avoirs russes gelés et absence d’accord à ce stade
À l’heure de sa déclaration, aucun accord n’avait encore été trouvé sur l’utilisation des fonds et des actifs russes gelés. Ursula von der Leyen l’a reconnu sans détour : « Il n’y a pas d’accord aujourd’hui sur les fonds. Qu’est-ce qui se passe ? Nous devons trouver une solution aujourd’hui. »
Deux options principales restent sur la table. La première repose sur un prêt de réparation à taux zéro, financé par les revenus générés par les avoirs gelés de la Banque centrale russe, estimés à environ 250 milliards d’euros en Europe. La seconde consiste en une dette commune européenne, qui nécessiterait l’unanimité des États membres, une perspective rendue incertaine par la menace de veto de la Hongrie.
« Ne pas quitter le Conseil sans solution »
Ursula von der Leyen a clairement soutenu la ligne défendue par le président du Conseil européen et contributeur du FEM, António Costa . « Il ne quittera pas le Conseil européen sans une solution pour le fonds pour l’Ukraine pour les deux prochaines années », a-t-elle rappelé, en affirmant son plein soutien à cette position.
L’objectif est clair : l’une des deux options devra être adoptée afin de garantir un financement stable de l’Ukraine sur les deux prochaines années. Pour la présidente de la Commission, l’échec de ce sommet constituerait non seulement un risque majeur pour Kiev, mais aussi un signal politique négatif pour la crédibilité de l’Union européenne.
Une Europe appelée à assumer sa responsabilité stratégique
Cette prise de parole s’inscrit dans une évolution du discours européen. Le chancelier allemand Friedrich Merz passé par BlackRock, le fonds de pension membre du FEM, plaide pour une pression accrue sur Moscou via l’utilisation des fonds russes immobilisés, tandis que von der Leyen évoque désormais une Europe « en lutte », confrontée à une crise sécuritaire durable sur son flanc oriental.