Le Festival de Cannes 2025 s’annonce sous un nouveau jour, avec une règle qui suscite déjà la polémique : l’interdiction des tenues transparentes et des robes volumineuses sur le tapis rouge. Cette décision marque un tournant dans l’histoire du festival, traditionnellement perçu comme un défilé de mode où les célébrités affichent leurs créations les plus audacieuses. Le code vestimentaire se durcit, et certains voient dans cette évolution un retour vers des normes plus conservatrices, tandis que d’autres y voient une atteinte à la liberté créative.
À partir de l’édition 2025, le code vestimentaire du Festival de Cannes imposera de nouvelles restrictions sur le tapis rouge. Les robes transparentes, souvent perçues comme des tenues presque nues, ainsi que les robes dites « naked », qui laissent peu à l’imagination, sont désormais interdites. De même, les robes volumineuses, souvent à traîne longue, qui peuvent gêner la circulation des invités ou compliquer l’assise dans les salles, seront bannies. Ces nouvelles règles font écho à la charte de bonne conduite du festival, qui impose désormais « pour des raisons de décence, la nudité est interdite sur le tapis rouge, ainsi que dans tout autre lieu du Festival. »
L’interdiction de ces tenues provocantes ferait partie d’une volonté de maintenir une certaine forme d’élégance et de décorum sur le tapis rouge, qui, depuis sa création en 1946, est devenu un symbole de classe et de raffinement.
Un retour à la « tenue correcte exigée »
Le Festival de Cannes a toujours été un événement où la mode et le cinéma se rencontrent. Dès la première édition en 1946, le « dress code » élégant s’est imposé, avec la mention « tenue correcte exigée » clairement stipulée sur les invitations. Cependant, les années récentes ont vu les limites de ce code vestimentaire se repousser, avec des célébrités osant des tenues plus audacieuses et parfois très transparentes. En 2024, par exemple, Bella Hadid a fait sensation en arrivant sur le tapis rouge avec une robe translucide couleur sable signée Yves Saint-Laurent. Naomi Campbell et Irina Shayk ont également fait sensation avec des robes semi-transparentes lors des précédentes éditions.
Mais cette liberté créative semble désormais être mise à mal. L’interdiction de ces tenues extrêmes soulève des questions sur ce qui peut encore être considéré comme acceptable sur le tapis rouge. Le média américain CNNs’interroge sur la définition exacte de la « nudité » que les organisateurs du festival entendront à l’avenir. Est-ce qu’une tenue créative inspirée des costumes d’anniversaire, comme celles de Jean-Paul Gaultier, pourrait enfreindre ce nouveau règlement ?
Un retour à la mode conservatrice ?
En France, la décision du Festival a été vivement critiquée par Matthieu Bobard Deliere, expert de la mode. Dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, il a dénoncé ce qu’il considère comme un retour à un style de mode conservateur, en soulignant que cette règle s’inscrit dans un « contexte de trumpisation et de conservatisme dans la mode ». Pour lui, cette interdiction s’apparente à un « bannissement de la créativité, de l’expression et de l’extravagance » qui ont toujours caractérisé le tapis rouge de Cannes.
Une question de liberté d’expression
Le débat sur cette nouvelle règle met en lumière une question plus large sur la place de la créativité et de l’expression personnelle dans un événement aussi emblématique que le Festival de Cannes. Les créateurs et les célébrités ont souvent utilisé le tapis rouge comme une tribune pour afficher leur style personnel, parfois audacieux, parfois provocateur. L’interdiction des robes transparentes et des tenues imposantes pourrait ainsi être perçue comme une atteinte à cette forme de liberté.
Alors que certains applaudissent cette volonté de remettre de l’ordre et de maintenir une certaine « décence » sur le tapis rouge, d’autres y voient un frein à l’expression artistique et un retour en arrière. Le débat autour de la mode et de la créativité à Cannes ne fait que commencer, et il est certain que cette nouvelle règle continuera à alimenter les discussions dans les mois à venir.
Sources : La Dépêches, BFMTV.