Un juge fédéral américain a suspendu le 21 mai dernier l’expulsion de sept migrants, ressortissants du Laos, de Cuba, de Birmanie, du Mexique et du Vietnam, vers Juba, la capitale du Soudan du Sud. Alors que l’administration Trump a exprimé sa colère face à cette suspension, elle a rapidement saisi la Cour suprême pour tenter de faire annuler cette décision. Les migrants sont actuellement détenus à Djibouti.
Un juge fédéral a ordonné la suspension de l’expulsion de sept migrants, initialement prévue vers Juba, alors que ces personnes n’ont aucun lien avec le Soudan, en raison de préoccupations concernant la sécurité et la stabilité dans ce pays. Ils avaient embarqué le 20 mai pour le Soudan du Sud et sont désormais détenus à Djibouti.
La décision intervient dans un contexte où l’administration Trump cherche à renforcer ses mesures de renvoi, notamment en direction de pays africains. Cependant, la situation au Soudan du Sud, marqué par une instabilité persistante depuis plusieurs années, soulève des questions quant à la légitimité de telles expulsions. Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a été ravagé par une guerre civile entre 2013 et 2018, causant la mort de 400 000 personnes. Aujourd’hui, l’ONU redoute une reprise des hostilités à grande échelle. Depuis janvier, les tensions croissantes entre le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar, assigné à résidence, ont dégénéré en affrontements directs entre leurs troupes. Plus de 130 000 civils ont déjà été déplacés, selon les Nations unies.
La justice américaine a ainsi reconnu que ces migrants risquaient de se retrouver dans une situation dangereuse, ce qui justifie la suspension temporaire de leur renvoi.
Furieuse de cette décision, l’administration Trump a rapidement saisi la Cour suprême ce mardi 27 mai, espérant faire lever la suspension et poursuivre ses politiques d’expulsion. Washington martèle que les migrants expulsés figurent parmi « les pires des pires » des individus en situation irrégulière dans le pays et sont condamnés pour meurtre, cambriolage à main armée ou encore viol.
Source : Le Monde.