Face à la montée des tensions à l’est de l’Europe et à l’expansion militaire russe, les pays membres de l’Union européenne et de l’OTAN revoient d’urgence leur posture défensive. Pour James Stavridis, amiral américain à la retraite et ex-commandant suprême de l’OTAN en Europe, la solution passe par un retour à un ancien dispositif de la guerre froide : le plan Reforger, actualisé au contexte géopolitique de 2025.
La guerre en Ukraine a agi comme un électrochoc pour les 27. Après des décennies d’efforts de désarmement, l’Europe renoue avec la logique du réarmement. L’OTAN, qui tiendra son sommet à La Haye les 24 et 25 juin, appelle désormais ses 32 membres à consacrer 5 % de leur PIB à la défense d’ici 2032, bien au-delà du seuil des 2 % adopté en 2014. La Russie, elle, investira 145 milliards de dollars dans sa défense cette année, soit 6,3 % de son PIB.
Reforger : retour d’un concept clé
L’ancien exercice Reforger – pour Return of Forces to Germany – visait durant la guerre froide à tester la capacité de l’OTAN à déployer massivement ses forces en Allemagne de l’Ouest en cas d’attaque soviétique. Organisé chaque année entre 1969 et 1993, il mobilisait des dizaines de milliers de soldats, principalement américains, appuyés par les stocks POMCUS prépositionnés sur le flanc est.
James Stavridis propose aujourd’hui une version modernisée, recentrée sur les capacités européennes.
Une répartition des rôles entre alliés
L’amiral suggère que l’Europe prenne désormais le relais du leadership opérationnel. Que la France, l’Allemagne et la Pologne soient au cœur du dispositif terrestre et aérien, que le Royaume-Uni s’occupe des forces navales (malgré des fragilités récentes), que la Belgique gère les forces spéciales, l’Italie, la défense du flanc sud, les Pays-Bas, la sécurisation du flanc nord et que la Turquie assure la coordination terrestre.
Les États-Unis conserveraient un rôle pivot dans les domaines technologiques : renseignement, cybersécurité, satellites, drones, IA, et commandement stratégique.
Source : Geo.