Le 5 février 2025, la Commission européenne de la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ursula von der Leyen, a lancé une enquête formelle contre Shein, la plateforme de vente en ligne de vêtements, en raison de ses pratiques commerciales jugées non conformes aux normes de protection des consommateurs de l’Union européenne. Cet examen survient dans un contexte de préoccupations croissantes concernant les dérives sociales et environnementales de la mode à bas prix, un secteur où Shein est devenu l’un des acteurs les plus influents.
Fondée en 2012 en Chine et ayant déplacé son siège social à Singapour, Shein est accusée de ne pas lutter efficacement contre la vente de produits illégaux qui ne respectent pas les normes européennes de sécurité et de consommation. La Commission européenne, soucieuse de renforcer la confiance des consommateurs, a récemment adressé une série de questions à l’entreprise sur ses pratiques.
Bien que Shein ait pris l’engagement de collaborer avec les autorités européennes et nationales pour répondre à ces préoccupations, l’entreprise fait face à un environnement réglementaire de plus en plus strict. Si des violations sont confirmées, des amendes substantielles pourraient être infligées, notamment par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) en France.
La Lutte contre la « Fast Fashion » et ses Conséquences Sociales
Shein est régulièrement pointé du doigt pour sa contribution aux problèmes environnementaux et sociaux liés à la « fast fashion ». Le modèle commercial de la plateforme, qui repose sur la production rapide et bon marché de vêtements, a été critiqué pour ses effets sur l’industrie textile mondiale. L’impact sur la durabilité et les conditions de travail dans les usines de production est également une préoccupation majeure.
Cependant, le modèle économique de Shein reste populaire grâce à des prix ultra-compétitifs qui attirent de nombreux consommateurs européens à la recherche de bonnes affaires. L’entreprise représente ainsi un défi pour les régulateurs européens qui tentent de trouver un équilibre entre le soutien à l’innovation commerciale et la protection des consommateurs.
Le recrutement polémique de Castaner
Lors d’une conférence de presse au port de Marseille-Fos, le 27 janvier 2025, l’ancien ministre de l’Intérieur et nouveau conseiller Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) de Shein, Christophe Castaner, qui est également proche du Forum économique mondial avait défendu Shein en rejetant l’idée de taxer davantage l’entreprise.
Castaner avait rejoint les comités stratégiques chargés de conseiller le groupe sur sa Responsabilité Sociétale des Entreprises à la fin du mois de décembre, en compagnie de Nicole Guedj, ancienne secrétaire d’État, et de Bernard Spitz, ex-patron de la fédération française de l’assurance.
Le timing de cette annonce avait immédiatement provoqué des réactions virulentes, notamment parce qu’elle survenait à la veille de l’examen au Sénat de la loi anti ultra fast-fashion, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en mars 2024.
Shein n’est pas le seul acteur d’origine chinoise sous investigation par les autorités européennes. En octobre 2024, la Commission a également ouvert une enquête sur Temu, une autre plateforme de commerce électronique en pleine ascension. Temu, qui propose une large gamme de produits allant des vêtements aux articles high-tech, est accusé de ne pas prendre les mesures nécessaires pour empêcher la vente de produits illégaux et potentiellement dangereux. Les deux plateformes Chinsoies sont également dans le viseur des Etats-Unis du contributeur du FEM, Donald Trump.