Le président Donald Trump a provoqué une onde de choc lundi 9 juin en suggérant, à demi-mot, l’arrestation du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, à la suite des affrontements violents à Los Angeles liés à sa politique migratoire. « Ce serait super », a-t-il lancé, en réponse à une question sur une éventuelle interpellation de son rival démocrate. Une déclaration lourde de sens, dans un contexte où la garde nationale a été déployée en Californie.
C’est lors d’une intervention publique que Donald Trump a évoqué la possibilité d’arrêter le gouverneur de Californie, accusant ce dernier d’avoir « fait un boulot horrible » dans la gestion des tensions migratoires. Gavin Newsom, considéré comme un potentiel candidat démocrate pour l’élection présidentielle de 2028, a immédiatement réagi sur le réseau X (ex-Twitter) : « Le président des États-Unis vient d’appeler à l’arrestation d’un gouverneur en exercice. (…) C’est un pas incontestable vers l’autoritarisme. »
La remarque survient alors que Los Angeles est secouée par des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, après une série d’arrestations musclées menées par les agents fédéraux de l’ICE contre des migrants en situation irrégulière.
Los Angeles sous tension, la garde nationale déployée
Face à l’ampleur des manifestations, Donald Trump a ordonné le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles, sans consultation préalable avec les autorités locales, un geste sans précédent depuis les années 1960. Au moins 300 soldats sont déjà sur place. Plusieurs carcasses de véhicules incendiés jonchent les rues du centre-ville, et des slogans hostiles à Trump, à l’ICE et à la police ont été tagués sur des bâtiments fédéraux.
Le gouverneur Newsom dénonce une décision illégale, annonçant son intention de saisir la justice. « Trump espère du chaos pour justifier plus de répression, plus de peur, plus de contrôle », a-t-il accusé. La maire de Los Angeles, Karen Bass, a appelé au calme, assurant que les violences étaient limitées à quelques rues.
Une fracture politique et institutionnelle grandissante
La Californie, devenue État sanctuaire depuis novembre 2024, refuse de collaborer avec les autorités fédérales sur les questions migratoires. La législation locale interdit notamment à la police d’arrêter une personne sur la seule base de son statut migratoire. Une position que Donald Trump juge inacceptable, l’accusant de faciliter l’« invasion » des États-Unis par des « criminels étrangers ».
L’ONU a appelé, lundi, à éviter la militarisation de la situation, tandis que le gouvernement mexicain a confirmé l’arrestation d’une quarantaine de ses ressortissants dans les opérations de l’ICE.