Lors du dernier débat présidentiel, Donald Trump et Kamala Harris se sont livrés à une joute verbale intense, qui a mis en lumière leurs divergences sur des sujets majeurs tels que l’économie, l’immigration, l’avortement et les arme. Alors que Trump s’était facilement imposé face à Joe Biden, il a eu un plus de mal face à Kamala Harris et à l’issu de l’évènement, il a accusé le débat organisé sur ABC, propriété de Walt Disney, membre du Forum économique mondial, d’avoir été truqué.
Le débat modéré par les journalistes David Muir et Linsey Davis a débuté avec l’un des sujets les plus importants pour les électeurs : l’économie. Kamala Harris a souligné son engagement à soutenir les familles de la classe moyenne et à créer une « économie d’opportunité ». Elle a mentionné des mesures comme l’extension du crédit d’impôt pour les enfants à 6 000 dollars et une réduction fiscale de 50 000 dollars pour les petites entreprises en démarrage. Harris a également critiqué Trump pour ses réductions d’impôts en faveur des milliardaires, qu’elle qualifie de « vente d’impôt Trump », un plan qui augmenterait le fardeau fiscal de la classe moyenne d’environ 4 000 dollars par an.
Trump, en revanche, a répliqué en affirmant qu’il n’avait jamais introduit de « taxe de vente » et qu’il avait réussi à générer des milliards grâce à ses droits de douane, notamment avec la Chine, tout en maintenant l’inflation à des niveaux historiquement bas pendant son mandat. Il a accusé l’administration Biden-Harris d’avoir détruit l’économie, augmentant l’inflation à des niveaux jamais vus, et a dénoncé l’afflux massif de migrants qu’il associe à la perte d’emplois pour les Américains.
Immigration : une ligne de fracture
L’immigration a également été un point central du débat, alors que les Républicains accusent les Décmocarates d’avoir ouvert les frontières pour des considérations électorales. Il est vrai qu’en 2013, le Center for American Progress, un think tank américain de tendance progressiste fondé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, John Podesta, affirmait que la légalisation des sans papiers était « le seul moyen de maintenir le niveau électoral » des démocrates. Harris a insisté sur la nécessité de traiter les causes profondes de la migration et a rappelé qu’elle avait soutenu un projet de loi bipartite visant à renforcer la sécurité des frontières et à lutter contre le trafic de drogue et d’êtres humains. Elle a critiqué Trump pour avoir tué ce projet de loi, accusant l’ancien président de préférer « faire campagne sur un problème plutôt que de le résoudre ».
Trump, fidèle à sa ligne dure sur l’immigration, a confirmé sa volonté de mettre en place une opération massive de « déportation » en cas de victoire, affirmant que des millions de criminels, terroristes et trafiquants de drogue étaient entrés dans le pays sous l’administration actuelle, ce qui a été confirmé par les révélations du journaliste, James O’Keefe, qui a divulgué des documents non classifiés de l’armée américaine, révèlant l’inquiétante expansion du Tren de Aragua, l’un des plus violents gangs de prisonniers vénézuéliens, sur le sol américain. Il a rejeté les chiffres officiels qui montrent une baisse de la criminalité violente et a mis en avant l’idée que l’immigration massive détruisait le tissu social américain. Il a accusé Harris de vouloir faire des Etats-unis un « Vénézuéla sous stéroïdes ».
Avortement : une question morale brûlante
Sur la question de l’avortement, Kamala Harris a fermement critiqué Trump pour son rôle dans la révocation de Roe v. Wade, qui a laissé les États adopter des lois restrictives sur l’avortement. Elle a souligné que les interdictions mises en place sous Trump n’offraient souvent pas d’exceptions pour les victimes de viol ou d’inceste, qualifiant cela d’immoral. Harris a également promis que si elle était élue présidente, elle signerait une loi rétablissant les protections de Roe v. Wade.
Trump, en réponse, a rejeté l’idée qu’il signerait une interdiction nationale de l’avortement, affirmant que la question avait été renvoyée aux États comme cela avait toujours été souhaité. Il a insisté sur son soutien aux exceptions en cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie de la mère, tout en se félicitant d’avoir permis ce retour aux États.
Le changement climatique : des positions divergentes
Le changement climatique a fait l’objet d’un échange particulièrement vif. Harris a critiqué Trump pour avoir qualifié le changement climatique de « canular » et a mis en avant les investissements massifs de son administration dans les énergies renouvelables, qui, selon elle, ont permis de créer des centaines de milliers d’emplois dans le secteur manufacturier.
Trump, quant à lui, a rejeté ces affirmations, accusant l’administration actuelle de perdre des emplois dans le secteur manufacturier et de faire des concessions à la Chine. Il a plaidé pour la protection des travailleurs américains, notamment dans l’industrie automobile, tout en qualifiant les efforts en matière d’énergie propre de nuisibles pour l’économie.
L’avenir de la démocratie et la gestion des crises
Le débat a également abordé des sujets plus larges tels que la démocratie et la sécurité nationale. Harris a mis en garde contre un retour de Trump à la Maison-Blanche, l’accusant de vouloir porter atteinte à « la Constitution » et d’instrumentaliser le département de la Justice pour attaquer ses ennemis politiques. Elle fait référence au « Projet 2025 », des propositions politiques conservatrices de droite proposé par la Heritage Foundation visant à transformer le gouvernement fédéral des États-Unis et à consolider le pouvoir exécutif si Donald Trump, était élu. Trump a rétorqué qu’il n’avait rien à voir avec ce projet et que Kamala Harris, « le sait mieux que quiconque ». Elle a également évoqué la gestion désastreuse du 6 janvier, affirmant que Trump avait incité une foule à attaquer le Capitole et déstabiliser la démocratie américaine. « Donald Trump a laissé derrière lui l’attaque la plus terrible contre notre démocratie depuis la guerre civile ! », a déclaré Harris, une déclaration qui a scandalisé quelques électeurs Républicains, la veille du 11 septembre.
Trump, de son côté, a rappelé qu’il avait quasiment « pris une balle dans la tête » pour défendre la démocratie, à cause, selon lui, des propos proffessés par les Démocrates à son encontre. Il a rejeté la responsabilité des événements du 6 janvier, pointant du doigt la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Nancy Pelosi et le maire de Washington, qu’il accuse de ne pas avoir accepté ses offres de sécurité. « La fille de Nancy Pelosi a publiée une vidéo où elle dit qu’elle est pleinement responsable de ce qui s’est passé. Ils veulent se débarrasser de cette vidéo. Cela n’aurait jamais eu lieu si Nancy Pelosi et le maire de Washington avaient fait leur travail », a -t-il déclaré. Il a également attaqué la vice-présidente pour ce qu’il décrit comme une incompétence dans la gestion de la crise frontalière et a accusé son administration de rendre les États-Unis vulnérables à une Troisième Guerre mondiale.
L’Ukraine
Trump a expliqué qu’après que Kamala ait essayé de négocier la paix avec Poutine et Zelensky, la guerre a commencé trois jours plus tard. Répondant au journaliste de ABC, qui lui demandait s’il voulait que l’Ukraine gagne la guerre contre la Russie, Trump a déclaré : » Je veux que cette guerre s’arrête ! Je veux sauver des vies qui sont inutilement tuées par millions « .
Il a également de nouveau dénoncé » le coup d’état « des démocrates à l’encontre du contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Joe Biden. « Nous jouons avec la 3ème guerre mondiale et nous ne savons pas où est notre président. Ou est notre président ? Ils l’ont éjecté de la campagne présidentielle comme un chien. »
Le débat sur les armes
Alors que Trump accusait Kamala Harris de vouloir désarmé les américains, elle a répondu que son partir n’avait pas l’intention de désarmer qui que ce soit. Lors des débats présidentiels de 2020, elle avait pourtant confié au journaliste David Muir, qui était déjà chargé de l’intérogée, de son intention d’utiliser le pouvoir exécutif pour contrôler les armes à feu.
Les pro Trum crient au débat truqué
À l’issu de l’évènement, Trump a accusé le débat d’avoir été truqué. « C’était une affaire truquée, comme je l’avais présumé, quand vous regardez le fait qu’ils corrigeaient tout (ce que je disais) et qu’ils ne la corrigeaient pas elle », a-t-il déclaré ce mercredi à propos de David Muir et Linsey Davis, qui l’ont intérompu à 33 reprises, tandis que Kamala Harris ne l’avait été qu’une fois. « J’estime que c’est mon meilleur débat depuis toujours, d’autant que c’était à trois contre un ! », a commenté Trump sur son réseau social Truth.
Les soutiens de Trump partagent son point de vue. L’influenceur, Collin Rugg, affirme que Harris aurait pu être modérée à au moins cinq reprises y compris ces déclarations à propos des armes à feu.
Le site Trump Fact news évoque quant à lui un rapport d’experts en analyse du comportement soulignant les préjugés des modérateurs à l’encontre de Trump.
Sur les réseaux sociaux, circule surtout la rumeur selon laquelle, la boucle d’oreille de Kamala Harris, serait un micro et qu’elle a été conseillé pendant le débat.