Le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a réaffirmé jeudi sa détermination à maintenir une politique monétaire stable face au retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Lors d’une conférence de presse, il a confirmé son refus de démissionner même si le président élu le lui demandait.
Powell, interrogé sur la possibilité d’une ingérence de Trump dans la politique monétaire, a choisi de rester strictement technique, refusant toute spéculation politique. Le président Trump, réélu pour un second mandat, a déjà exprimé son souhait d’influencer la politique de la Fed, notamment en matière de taux et de gestion budgétaire.
Le discours technique de Powell
Jerome Powell a rappelé les risques associés au déficit budgétaire américain, qui dépasse les 6 % du PIB. Selon lui, la trajectoire actuelle des finances publiques est « intenable » et constitue une menace pour l’économie à long terme. Il a toutefois insisté sur le fait que la Fed n’a pas le pouvoir de contrôler la politique budgétaire et reste concentrée sur ses objectifs de stabilité monétaire.
La politique économique de Trump, marquée par des baisses d’impôts et une hausse des droits de douane, pourrait exacerber l’inflation. Toutefois, Powell a souligné que ces changements de politique n’affecteraient pas immédiatement les décisions de la Fed, qui vise à maintenir une inflation stable et un emploi maximal.
La Fed a récemment abaissé ses taux d’intérêt, une mesure qui vise à réduire les pressions inflationnistes. Cependant, les taux à long terme fixés par le marché continuent d’augmenter, pénalisant les emprunts immobiliers et les crédits à la consommation. Paradoxalement, cette situation n’a pas empêché les indices boursiers de progresser, dopés par les promesses de relance économique de Trump.
L’effet « Trump Trade »
L’annonce du programme économique de Trump a en effet bénéficié aux marchés financiers, notamment aux titres des banques et aux actions d’entreprises liées à la gestion des centres de rétention pour immigrants illégaux. Toutefois, les actions dans le secteur des énergies renouvelables ont subi une baisse, reflétant les incertitudes liées à la politique environnementale de la nouvelle administration.
Trump va-t-il mettre fin à la FED ?
Interrogé par Victoria Guido, journaliste pour Politico, s’il accepterait de partir si Trump lui demandait, Powell a répondu d’un « non » sec. La journaliste lui a ensuite demandé s’il n’était pas tenu légalement de partir en cas de demande du président des Etats-unis, il a répondu d’un nouveau « non » retentissant.
Le réponse de Powell devant les caméras, laisse toutefois entendre que la Réserve Fédérale américaine est au dessus des lois et ne fait pas parti du gouvernement américain. Ainsi, Trump pourrait décider de mettre fin à la FED, même si cela peut sembler audacieux. L’ancien représentant du Texas, Ron Paul, a répondu juste avant les élections à l’invitation d’Elon Musk à envisager un rôle au sein d’une future administration Trump « pour mettre fin à la FED ».