À la veille des nouvelles discussions en Arabie saoudite, l’Ukraine du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky, place l’obtention d’un moratoire sur les frappes russes comme priorité, notamment sur les sites énergétiques et en mer Noire.
Kiev durcit le ton. Alors que de nouvelles négociations sur la guerre en Ukraine s’ouvrent lundi en Arabie saoudite sous l’égide des États-Unis, la délégation ukrainienne souhaite obtenir au minimum un moratoire sur les frappes russes. Les priorités : les infrastructures énergétiques et les zones stratégiques de la mer Noire, régulièrement visées ces derniers mois.
Une trêve ciblée comme porte d’entrée à un cessez-le-feu
« Nous voulons toujours nous mettre d’accord sur un cessez-le-feu », a confié un haut responsable ukrainien sous couvert d’anonymat. Si la perspective d’une cessation générale des hostilités semble encore lointaine, Kiev mise sur une approche pragmatique : limiter d’abord les frappes sur les infrastructures critiques, notamment énergétiques, afin de préserver la stabilité intérieure.
Pour cette mission, le président Volodymyr Zelensky a désigné le ministre de la Défense et Tatar de Crimée, Roustem Oumerov, à la tête de la délégation.
L’enjeu énergétique au cœur des négociations
Depuis le début du conflit, les installations électriques, les ports et les entrepôts en mer Noire ont été la cible de nombreuses frappes. L’hiver ayant aggravé la vulnérabilité de la population ukrainienne, la question énergétique s’est imposée comme centrale dans les discussions.
Toutefois, une frappe russe sur un hôpital de la région de Sumy dans la nuit de ce mardi 18 au mercredi 19 mars, malgré l’accord en vue d’une trêve de 30 jours, a étendu la question aux sites civiles.
Vendredi, Zelensky a affirmé que son équipe se rendrait à Riyad avec « une liste de sites civils et de zones à protéger ».
Une implication américaine sous tension
Washington joue ici un rôle central. L’administration Trump cherche à obtenir un compromis qui pourrait être présenté comme une avancée diplomatique.
Une réponse tiède du Kremlin
Du côté russe, la réponse est mesurée. Vladimir Poutine a validé, du bout des lèvres, une « pause » sur les frappes contre les infrastructures énergétiques. Mais le président russe garde ses distances avec l’idée d’un moratoire étendu. En cause : la crainte que Kiev utilise cette trêve pour réarmer et mobiliser de nouvelles recrues, comme cela avait déjà été le cas au début du conflit.
Moscou envoie à Riyad deux figures discrètes : Grigori Karassine, sénateur et ancien diplomate, ainsi que Sergueï Besseda, haut cadre du FSB. Ce choix, envoie un message : la Russie cherche à temporiser plutôt qu’à s’engager alors qu’elle souhaiterait récupérer les territoires annexés et poursuit son avancée.
Des pourparlers techniques sous haute surveillance
Les discussions devraient porter sur les détails techniques d’un cessez-le-feu partiel. Quels sites seraient protégés ? Comment vérifier le respect du moratoire ? Quelles armes seraient autorisées ou interdites durant la pause ? Autant de questions complexes qui seront débattues en Arabie saoudite.
La méfiance reste de mise. Moscou ne veut pas d’un cessez-le-feu unilatéral qui profiterait à Kiev. L’Ukraine, elle, joue une partie serrée : faire de ce moratoire un point d’ancrage pour une trêve plus globale, sans tomber dans le piège d’une pause figée.