En moins de trois semaines, Donald Trump a orchestré une transformation radicale de la bureaucratie fédérale. Avec le soutien d’Elon Musk, désormais à la tête d’un nouveau département de l’Efficacité gouvernementale (DOGE), l’administration Trump a entamé une purge du « deep state » tout en mettant fin aux dérives idéologiques de l’État fédéral.

Sous l’impulsion de Trump et Musk, plus de deux millions d’employés fédéraux ont été invités à quitter leurs postes en échange de plusieurs mois de salaire, une mesure qui a affecté les agences gouvernementales majeures telles que la CIA et l’USAID. En quelques jours, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) a été démantelée et ses 10 000 employés remerciés. Elle a été accusée d’exécuter les basses besognes de la CIA, à savoir financer la Recherche sur les armes biologiques liées au COVID-19.

Le Bureau de la Démocratie, des Droits de l’Homme et du Travail a procédé au licenciement de soixante de ses contractuels. De plus, le ministère de la Justice a demandé au FBI de lui fournir des informations sur les agents ayant enquêté sur l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021, en vue d’éventuelles poursuites à leur encontre. Par ailleurs, l’unité chargée de lutter contre l’ingérence électorale étrangère, mise en place après les accusations d’ingérence russe en 2016, a été dissoute. 

Plus d’une douzaine de juges ayant travaillé sur les poursuites contre Trump durant la dernière campagne présidentielle ont été virés. Trump s’était dit victime d’une chasse aux sorcières et avait accusé le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, qui avait obtenu son inculpation d’être financé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, George Soros, principal soutien financier des Démocrates. 

Même les grands médias proches du Forum économique mondial sont concernés. Les agences fédérales américaines ont annoncé le 5 février leur intention de mettre fin à de 8 millions de dollars avec le média Politico, acquis en 2021 par le groupe de médias allemand Axel Springer membre du FEM pour environ 1 milliard de dollars. Le New York Times  et NBCUniversal, membres du Forum économique ont également été invités à quitter le siège qu’ils occupaient traditionnelement au Pentagone. 

Les institutions internationales proches du FEM siégeant dans la capitale, comme le Fonds monétaire international de la contributrice du FEM, Kristalina Georgieva et la Banque mondiale, font le dos rond et les laboratoires pharmaceutiques bien souvent proches du FEM, comme Pfizer et Moderna s’inquiètent également de l’arrivée de Robert F Kennedy Jr qui dénonce régulièrement les conflits d’intérêts entre ces grandes entreprises et l’administration précédente. 

L’idéologie conservatrice au cœur de la révolution Trump-Musk

La transformation ne s’est pas limitée à des départs massifs d’employés. Les priorités politiques de Trump ont été mises en œuvre dès son arrivée au pouvoir, notamment par un décret visant à éliminer les programmes de diversité, équité et inclusion (DEI) accusés de prôner un agenda wokiste. Les fonctionnaires fédéraux ont été priés de traquer tout contenu jugé « solistes », y compris les mots relatifs à la race, au genre et aux minorités sexuelles. Elon Musk avait accusé sur le podcast de Joe Rogan, George Soros, de diffuser son virus woke.

Elon Musk, architecte de la révolution bureaucratique

Elon Musk, bras droit de Trump dans cette entreprise de démantèlement, a utilisé des méthodes de gestion issues de ses expériences avec Tesla et Twitter (devenu X). À l’époque où il avait repris Twitter, l’ancienne direction avait été virée  manu-militari. On apprendra par la suite par l’intermédiaire des Twitter Files, qu’ils avaient eu des rendez-vous réguliers avec des cadres des services de renseignement juste avant la précédente élection présidentielle pour faire pencher la balance en faveur du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Joseph Biden.

Depuis la prise effective du pouvoir par Trump, Musk a pris le contrôle d’agences fédérales clés. Le multimilliardaire a transformé le Bureau de Gestion du Personnel en son quartier général, où il œuvre sans relâche, entouré de jeunes ingénieurs issus de la Silicon Valley, pour rationaliser les opérations, éliminer les dépenses inutiles et traquer les magouilles de l’administration précédente. 

Un groupe d’assistants d’Elon Musk, surnommés les « DOGE kids », a fait irruption au siège de l’USAID à Washington, DC, demandant un accès à des espaces sécurisés, y compris une salle protégée (SCIF) réservée aux documents classifiés. Ils se seraient également rendus dans d’autres administrations comme le FBI et l’Agence d’Observation océanique et atmosphérique nationale (NOAA).

Des méthodes contestées : vers une dystopie ?

La transformation rapide et brutale de l’État fédéral a suscité des inquiétudes parmi les observateurs politiques et les fonctionnaires proches de l’administration Biden. Le contributeur du FEM et ancien ancien secrétaire au Travail de Bill Clinton, Robert Reich, estime par exemple que Trump a laissé Musk « mettre la main sur les clés du royaume ». Il évoque également un « un coup d’Etat ». Après l’annonce de la fermeture de l’USAID, des Démocrates ont exprimé leur opposition devant le siège de l’agence, mais Musk a commenté sur X que « les politiciens corrompus qui « manifestent » devant le bâtiment de l’USAID sont ceux qui reçoivent de l’argent de l’USAID ».

L’intervention d’un milliardaire dans la gestion des affaires publiques et l’accès à des informations sensibles a été dénoncé par les démocrates, mais les partisans de Trump soulignent que le soutien de Musk durant la campagne de Trump était sans équivoque et qu’il a été élu pour cela. Trump ne prend personne en traite. Dès 2023, il indiquait dans une vidéo son intention de lutter contre l’État profond et présentait même un plan en dix points. Le « Projet 2025 », un rapport de 900 pages avait été élaboré par le think tank conservateur The Heritage Foundation avec cette objectif annoncé.

L’Amérique à la croisée des chemins : une administration paralysée ou une nouvelle ère ?

Bien que les actions en justice aient commencé à freiner certains décrets, notamment ceux concernant la suppression du droit du sol et les aides fédérales, l’administration Trump poursuit son offensive. Les tribunaux représentent les seules freins à la vague de changements imposée par Musk et Trump. Les démocrates, en minorité au Congrès, n’ont que peu d’influence, tandis que les républicains attendaient ce moment depuis l’élection de Biden et de son administration.