You are currently viewing UE : L’industrie verte, pilier indispensable à la décarbonation de l’Europe selon le Rapport Draghi
Mario Draghi. Photo : @Fattili

UE : L’industrie verte, pilier indispensable à la décarbonation de l’Europe selon le Rapport Draghi

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:EUROPE
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

L’avenir de la décarbonation en Europe repose sur la compétitivité de son industrie verte, selon le dernier rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Mario Draghi. Présenté le 9 septembre 2024, ce document souligne les défis majeurs auxquels l’Union européenne (UE) fait face pour atteindre ses objectifs climatiques, notamment une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050.

Dans son rapport, Mario Draghi souligne que la transition énergétique de l’UE doit non seulement viser à protéger l’environnement, mais aussi à stimuler la croissance économique. La compétitivité de l’industrie verte est au cœur de cette stratégie. « Si les objectifs climatiques ambitieux de l’Europe s’accompagnent d’un plan cohérent pour les atteindre, la décarbonation sera une opportunité », précise Draghi. Mais sans une coordination efficace entre les politiques industrielles et énergétiques des États membres, ces ambitions risquent de freiner la compétitivité et la croissance économique du continent, selon lui.

Les obstacles à surmonter

L’un des principaux défis identifiés dans le rapport est le coût élevé de l’énergie en Europe. Actuellement, les entreprises européennes paient leur énergie deux à trois fois plus cher que leurs homologues aux États-Unis, ce qui affecte directement la compétitivité de l’industrie. Bien que la transition vers des énergies renouvelables soit en cours, les combustibles fossiles continuent d’influencer les prix de l’énergie. Mario Draghi insiste sur l’importance d’une véritable « Union de l’énergie » pour alléger cette pression sur les entreprises et les ménages européens.

La dépendance aux minerais stratégiques

La question des ressources, notamment les minerais stratégiques comme le lithium, le cobalt et le nickel, est également un point critique. Ces matériaux sont indispensables pour la fabrication de batteries et d’autres technologies vertes. Or, l’Europe dépend largement des importations pour ces minerais, ce qui expose l’industrie européenne à des risques de pénurie. Le rapport préconise donc la mise en place de stratégies pour sécuriser l’approvisionnement en matières premières essentielles, une question cruciale pour la transition énergétique, notamment dans le secteur automobile.

Le financement, clé de la réussite

Le nerf de la guerre reste toutefois le financement. Selon l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), fondé par la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement, membre du Forum économique mondial, il faudrait mobiliser 813 milliards d’euros chaque année pour que l’UE atteigne ses objectifs de décarbonation. Mario Draghi propose la mutualisation des dettes entre les États membres pour financer cette transition, une idée soutenue par certains pays comme la France, mais qui reste controversée dans d’autres pays, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas.

Outre les fonds publics, Draghi insiste également sur l’importance de mobiliser l’épargne privée, estimée à 35.500 milliards d’euros dans l’UE, pour financer les projets verts. Cela pourrait être facilité par la création d’une véritable « union des marchés de capitaux » en Europe.

Laisser un commentaire