Drapée des couleurs bleu, blanc, rouge, couleurs du drapeau français et de l’Union Jack, la capitale britannique déroule le tapis rouge ce mardi 8 juillet pour Emmanuel Macron. Le président français entame une visite d’État exceptionnelle de trois jours au Royaume-Uni, la première depuis celle de Nicolas Sarkozy en 2008. À l’époque, la reine Elizabeth II l’avait reçu à Windsor ; aujourd’hui, c’est Charles III qui réserve au chef de l’État un accueil digne d’un roi.
Entre Paris et Londres, la relation a longtemps été celle d’un « vieux couple impossible », selon l’expression du Times. La décennie Brexit a laissé des traces profondes. Durant la campagne référendaire, puis les négociations qui ont suivi, la France est devenue la cible préférée des tabloïds britanniques, accusée de tous les maux, du blocage commercial au laxisme migratoire. « En cas de doute, blâmez les Français », résumait un dicton alors omniprésent outre-Manche.
Sunak et Starmer, artisans d’un « reset »
Mais le ton a radicalement changé avec l’arrivée de Rishi Sunak à Downing Street. Finies les piques acides de Boris Johnson et les provocations de Liz Truss, qui se demandait encore en 2022 si Macron était « un ami ou un ennemi ». Aujourd’hui, le réalisme politique prime. Dans un contexte de crise ukrainienne, Keir Starmer, nouveau Premier ministre, a enclenché un « reset » des relations avec l’Europe, et cela commence par la France.
L’effet Charles III et la francophilie royale
Si les relations diplomatiques se réchauffent, c’est aussi par l’intermédiaire de la famille royale. Elizabeth II parlait parfaitement français et en gardait une tendresse assumée. Charles III a poursuivi cet héritage : il maîtrise la langue et s’est rendu en France plus de quarante fois, notamment à Versailles pour un diner organisé par Macron qui rappelait déjà la royauté. Même le prince William apprend désormais le français, renforçant ce lien culturel. Son épouse Kate Middleton compte d’ailleurs une belle-sœur française, la femme de son frère James.
Source : Le Parisien.
