Après avoir exprimé sa colère fin mai, Emmanuel Macron a présidé ce lundi 7 juillet un nouveau Conseil de défense consacré à la lutte contre l’entrisme islamiste. Le président de la République a annoncé une série de mesures visant à renforcer le contrôle des associations et la formation des imams.
Emmanuel Macron reprend la main sur un dossier qu’il juge prioritaire. Le 21 mai dernier, lors d’un Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN), le chef de l’État avait exprimé sa double colère : d’une part, la fuite dans la presse du rapport sur les Frères musulmans, d’autre part, le manque d’ambition du gouvernement sur la lutte contre l’entrisme islamiste. Il avait alors exigé de nouvelles propositions.
Ce lundi matin, le président a réuni ses ministres, dont Gabriel Attal, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Élisabeth Borne, pour examiner ces mesures. À l’issue de la réunion, Emmanuel Macron s’est félicité : « J’ai félicité le gouvernement du très bon travail fourni. Ce que j’ai demandé à creuser a été fait. »
Des sanctions administratives renforcées
Parmi les annonces phares, le gel des avoirs monétaires et financiers, jusqu’alors réservé aux affaires de terrorisme, sera désormais élargi à toute association soupçonnée d’entrisme islamiste. De plus, les sanctions pour non-respect du contrat d’engagement républicain seront administratives, permettant une application plus rapide. « En 2024, il y a eu une seule poursuite contre une association pour manquement à ce contrat. C’est trop lourd et trop long », a estimé le président.
Formation des imams et contrôle des dons
Le gouvernement souhaite également consolider la formation des imams, même si les modalités précises restent à définir. Parallèlement, le contrôle des dons aux associations à caractère communautaire sera renforcé. L’objectif affiché par l’exécutif est de disposer de nouveaux critères juridiques pour dissoudre davantage d’associations islamistes, même si aucune structure n’a été nommée à ce stade.
Attention aux municipales
À neuf mois des prochaines élections municipales, Emmanuel Macron s’est dit préoccupé par certaines candidatures communautaires. « Il va falloir surveiller cela car aujourd’hui, le droit électoral ne nous permet pas de nous opposer à une candidature », a-t-il déclaré. Désormais, les préfectures pourront croiser les fichiers afin d’alerter sur la dangerosité de certains candidats.
Discours d’apaisement envers les musulmans
Tout en affichant sa fermeté, le président entend éviter tout amalgame avec l’ensemble des musulmans de France. Il souhaite tenir un « discours d’apaisement vis-à-vis de nos compatriotes musulmans » et devrait organiser à l’automne une réunion avec leurs représentants pour renouer le dialogue, après plusieurs propos de responsables politiques, dont Bruno Retailleau, jugés stigmatisants.
Source : Le Parisien.