La cour d’appel de Paris a ordonné ce mardi 8 juillet que Sonia Mejri, 36 ans, Française de retour de Syrie, soit jugée pour génocide par la cour d’assises spéciale. Elle est suspectée d’avoir réduit en esclavage une adolescente yézidie au printemps 2015.
Ex-épouse d’Abdelnasser Benyoucef, un émir de l’organisation État islamique (EI), Sonia Mejri devient ainsi la première française de retour de Syrie à comparaître pour génocide contre cette minorité ethno-religieuse kurdophone.
Son avocat, Me Marceau Perdereau, a dénoncé une décision « incohérente » et indiqué qu’elle contestait « fermement » toute participation à un génocide.
La chambre criminelle de la Cour de cassation avait cassé en mai un précédent arrêt qui écartait la qualification de génocide, estimant qu’une poursuite était possible même si la victime n’était qu’un seul membre d’un groupe visé par un plan de destruction totale ou partielle.
La cour d’appel a donc examiné à nouveau le dossier le 17 juin. Selon l’enquête, les violences sexuelles ont été utilisées par les djihadistes comme arme pour soumettre les yézidis et instaurer un climat de terreur, notamment via l’instauration de marchés aux esclaves sexuelles.
Sonia Mejri a nié toute responsabilité, déclarant que son ex-mari, présumé mort depuis 2016, était le « propriétaire » de la jeune fille et qu’elle n’avait « aucun droit » sur elle. Un procès par défaut a également été ordonné contre Abdelnasser Benyoucef pour génocide, crimes contre l’humanité et infractions terroristes.
Source : Le Monde.