La France vient d’inaugurer à Paris un mémorial rendant hommage aux personnes homosexuelles victimes de la déportation sous le régime nazi.
Situé dans le parc de la Butte-du-Chapeau-Rouge, dans le XIXe arrondissement de Paris, ce monument commémoratif est le premier du genre en France. Il rend hommage aux milliers de personnes persécutées pour leur orientation sexuelle ou leur identité de genre à travers l’histoire, et notamment aux victimes homosexuelles déportées par le régime nazi entre 1933 et 1945. À l’échelle européenne, les historiens estiment le nombre de déportés homosexuels entre 5 000 et 15 000. Ils arboraient un triangle rose dans les camps de concentration.
Un lieu de mémoire pour l’histoire LGBT+
L’inauguration du mémorial a eu lieu le 17 mai 2025, à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie en présence de la Maire de Paris, Anne Hidalgo et de drag Queens. La stèle est sobre, posée au cœur d’un jardin parisien, avec une inscription rendant hommage aux “personnes persécutées et déportées en raison de leur homosexualité, mais aussi à toutes celles et ceux lynchés, assassinés ou discriminés pour avoir aimé autrement – hier comme aujourd’hui”.
À travers cette initiative, les acteurs publics et associatifs entendent rappeler que les discriminations envers les personnes LGBT+ ne relèvent pas seulement du passéPour Dominique Joseph, présidente de la Fédération des associations LGBT+, « ce mémorial est essentiel pour lutter contre l’oubli, contre la réécriture de l’histoire, mais aussi contre les violences actuelles qui trouvent souvent racine dans les mêmes logiques de rejet ».
Une reconnaissance attendue par les associations
Le projet aura mis plusieurs années à aboutir. Il s’est construit dans un dialogue étroit entre la Ville de Paris, le ministère des Armées, des historiens spécialisés, et des associations de mémoire. « Il ne s’agit pas de diviser les mémoires, mais de les faire coexister dans leur pluralité », souligne Florence Tamagne, historienne spécialiste de l’homosexualité en Europe au XXe siècle dans les colonnes du Monde.
L’initiative parisienne n’est pas un cas isolé puisque des pavés en hommage à Josef Martus et Eugène Eggermannn, un couple homosexuel franco-allemand victime du nazisme ont été dévoilés ce vendredi 16 mai à Strasbourg.