Alors que des employés s’insurgent contre ses liens avec le gouvernement israélien, Microsoft a décidé de bloquer temporairement les courriels contenant certains mots sensibles comme « Palestine », « Gaza » ou « génocide ». Cette mesure, révélée par le média The Verge, alimente les accusations de censure au sein de l’entreprise.

Selon le collectif No Azure for Apartheid (NOAA), composé d’employés actuels et anciens de Microsoft, de nombreux salariés ont vu leurs messages internes bloqués dès qu’ils mentionnaient ces termes, que ce soit dans l’objet ou dans le corps du texte. En revanche, des variantes comme « Israël » ou « P4lestine » ne déclencheraient pas de blocage.

NOAA dénonce « une tentative de museler la liberté d’expression des employés » et une mesure discriminatoire à l’encontre des salariés palestiniens et de leurs soutiens.

Microsoft justifie sa décision

Interrogée par The Verge, l’entreprise a confirmé avoir opéré des modifications dans sa politique interne de communication pour limiter les emails à caractère politique. « Envoyer des messages à un grand nombre d’employés sur des sujets non professionnels est inapproprié », a indiqué un porte-parole de Microsoft, qui précise que des forums internes sont dédiés aux discussions politiques volontaires.

Cette décision fait suite à plusieurs incidents : lors de la conférence annuelle des développeurs, un employé a interrompu un discours du PDG Satya Nadella, dénonçant en direct les « crimes de guerre israéliens » soutenus, selon lui, par la technologie de Microsoft. D’autres présentations ont également été perturbées les 20 et 21 mai.

Une fracture persistante dans la culture d’entreprise

Malgré les assurances de la direction affirmant n’avoir trouvé « aucune preuve » que ses technologies aient été utilisées pour nuire aux civils de Gaza, de nombreux salariés demeurent sceptiques. Le mouvement de protestation, déjà visible chez Google et Amazon ces derniers mois, révèle une fracture profonde entre les choix stratégiques de Microsoft et les convictions éthiques d’une partie de ses employés.