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Etats-Unis : Le Tren de Aragua, principal gang Vénézuélien, sème le chaos dans plusieurs villes américaines

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Des documents non classifiés de l’armée américaine, récemment divulgués par le journaliste d’investigation James O’Keefe, révèlent une inquiétante expansion de l’un des plus violents gangs de prisonniers vénézuéliens, le Tren de Aragua (TdA), sur le sol américain. Ce gang, originaire du Venezuela, sème le chaos dans plusieurs villes des États-Unis, notamment dans la banlieue nord de Denver, Aurora, et semble s’étendre à l’échelle nationale, posant de graves menaces à la sécurité publique.

Les informations divulguées, issues de la division nord de l’armée américaine, montrent que le Tren de Aragua a établi des bases solides dans plusieurs grandes villes, dont Brooklyn, le Bronx et Williamsburg, à New York. Environ 400 membres du gang résideraient actuellement dans ces localités. Selon les documents, les autorités fédérales ont également signalé la présence du gang dans la région de Denver, où ses membres auraient reçu le feu vert pour mener des attaques contre les forces de l’ordre. Le Homeland Security Investigations (HSI) de New York aurait reçu un rapport similaire.

Le document détaille comment l’organisation criminelle utilise la technologie et la surveillance avancées, augmentant le danger pour le personnel militaire américain et les forces de l’ordre. La situation est devenue suffisamment préoccupante pour que des efforts coordonnés entre les autorités locales, étatiques, fédérales et l’armée soient jugés nécessaires afin de contrer ces menaces grandissantes.

Des incidents violents en augmentation

La présence accrue de la Garde nationale dans des lieux publics comme les stations de métro à New York témoigne de l’escalade de la violence liée à ces gangs. Des incidents récents, comme une attaque sur un complexe d’appartements au Colorado à la fin du mois d’août, montrent que les activités du Tren de Aragua ne se limitent pas à un territoire restreint, mais s’étendent sur plusieurs États. Une nouvelle attaque aurait d’ailleurs eu lieu dans le même état, comme le souligne Dom Lucre sur X.

Les membres du gang Tren De Aragua ont également pris le contrôle d’un hôtel du centre-ville d’El Paso, au Texas, ces deux dernières années. L’hôtel a fait l’objet de 693 appels à la police liés à des activités criminelles, notamment des agressions, des liens avec des gangs et des soupçons de prostitution.

Mais pour O’Keefe, le plus alarmant est que le bassin permien, la première région productrice de pétrole des États-unis et ses infrastructures essentielles au bon fonctionnement du pays, qui s’étend sur l’ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique, est menacé par ce gangs de migrants.

L’Histoire du Tren de Aragua


À l’origine, le Tren de Aragua était composé d’anciens employés du chemin de fer affiliés à un même syndicat. Suite à divers délits, notamment l’extorsion de sous-traitants, ses membres ont été incarcérés dans la prison de Tocorón, située dans l’État d’Aragua, au Venezuela. Après avoir pris le contrôle de cet établissement pénitentiaire, le groupe a progressivement étendu son influence géographique. En 2023, il était actif dans plusieurs pays, dont la Bolivie, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l’Équateur, le Pérou, et bien sûr, le Venezuela et donc les Etats-Unis.

Le Gang s’est exporté à la faveur de l’effondrement économique du Venezuela au début des années 2020, au cours duquel plus de 6 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays natal pour tenter d’améliorer leur sort. Des membres du gang ont suivi les courants migratoires vénézuéliens.

Le groupe adepte de l »extrême violence (démembrements, décapitations…), suscite la crainte parmi les populations où il agit, ce qui lui permet d’extorquer de l’argent aux populations qu’il domine. Il ne s’établit que dans les régions où n’existe pratiquement aucun groupe violent qui pourrait lui opposer une résistance importante, ni de forces policières suffisamment aguerries pour lutter efficacement contre les gangs.

Le chef présumé du Tren de Aragua serait Héctor Rusthenford Guerrero Flores, également connu sous le nom d’ « El Niño Guerrero ». Ce dernier a réussi à s’enfuir avant que l’armée vénézuélienne ne prenne le contrôle de plusieurs prisons, y compris celle de Tocorón, en septembre 2022. Des observateurs estiment que la longévité et l’impunité du gang qui compterait plus de 5000 membres ont été rendues possibles par la collaboration de certains membres du gouvernement vénézuélien.

Les conséquences des politiques frontalières

Ces révélations surviennent juste après l’élection Vénézuélienne et alors que la gestion de la frontière sud des États-Unis par l’administration Biden-Harris est de plus en plus critiquée. Les Républicains accusent les Démocrates de favoriser l’immigration illégale pour se maintenir au pouvoir. Cn 2013, le Center for American Progress, un think tank américain de tendance progressiste fondé par le contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, John Podesta, affirmait en effet que la légalisation des sans papiers était « le seul moyen de maintenir le niveau électoral » des démocrates.

Ainsi, les failles dans la politique migratoire américaine ont permis à ces criminels, issus du Venezuela, de s’infiltrer et de s’organiser sur le sol américain. Les conséquences de ces infiltrations se manifestent désormais par une montée de la criminalité et des risques pour les citoyens et les forces de l’ordre. La réponse à cette menace croissante reste à définir, mais les documents de l’armée insistent sur l’importance d’une collaboration renforcée entre les différents niveaux de gouvernement et les forces de sécurité pour enrayer l’expansion de cette organisation criminelle.

Le 11 juillet 2024, le département du Trésor des États-Unis et la Maison-Blanche ont déjà annoncé des sanctions contre le Tren de Aragua, le désignant comme une « organisation criminelle transnationale ». En parallèle, le département d’État américain a offert une récompense de 12 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation des dirigeants de cette organisation.

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