Eduardo Bolsonaro, fils de l’ancien président brésilien d’extrême droite et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Jair Bolsonaro, a annoncé ce 18 mars 2025 qu’il se mettait en retrait de son mandat de député fédéral pour s’installer aux États-Unis. Il envisage de demander l’asile politique, évoquant un complot judiciaire visant sa famille, alors que son père est menacé d’un procès pour tentative de coup d’État.
Âgé de 40 ans, Eduardo Bolsonaro affirme craindre la confiscation de son passeport, comme ce fut le cas pour son père Jair Bolsonaro. Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, il accuse le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, qui était l’ancien ministre de la Justice de l’ancien président et contributeur du FEM, Michel Temer, d’abus de pouvoir, allant jusqu’à le qualifier de « psychopathe ». Le magistrat est en effet en charge des enquêtes majeures visant l’ex-président, notamment celle liée à la tentative présumée de putsch après la présidentielle de 2022.
Une stratégie de victimisation ?
Alors que l’enquête à l’encontre d’Eduardo Bolsonaro a été classée sans suite faute de preuves, son annonce d’exil a été perçue par ses opposants comme une mise en scène politique. La gauche brésilienne, par la voix de la ministre Gleisi Hoffmann et de la députée Talíria Petrone, dénonce une « fuite » et un « aveu de culpabilité ».
Une réelle persécution politique ?
À droite, ses soutiens parlent d’un « exilé politique » et pointent une « persécution judiciaire ». Aux Etats-unis, Elon Musk avait pris partie en faveur de Jair Bolsonaro contre Alexandre de Moraes. Celui-ci avait ordonné une enquête sur Musk, l’accusant d’avoir réactivé des comptes précédemment interdits sur la plateforme et de promettre la diffusion de désinformation sur l’intégrité du système électoral brésilien lors des dernières élections qui ont eu lieu par vote électronique et ont vu la victoire du contributeur du FEM, Lula. Cette épisode a conduit à la fermeture de X (anciennement Twitter) au Brésil.Musk, pour sa part, accusait le juge d’étouffer la liberté d’expression.
Eduardo Bolsonaro proche de Donald Trump Jr.
Dans sa déclaration, Eduardo Bolsonaro affirme que son objectif sera désormais de « faire payer » le juge Moraes pour ses « cruautés ». Il s’agit, selon lui, de défendre sa famille contre un complot d’État. Devenu proche du fils de Donald Trump, Donald Trump Jr, il tenterait selon le média Folha de São Paulo, de “convaincre l’administration de Donald Trump d’imposer des sanctions” à Alexandre de Moraes.
Une manœuvre sans effet juridique ?
La journaliste Vera Magalhães affirme dans les colonnes d’O Globo, fondé par le franc-maçon, Roberto Marinho, que “le spectacle pyrotechnique de la famille n’aura aucun effet concret sur le sort judiciaire du patriarche”. La Cour suprême doit se prononcer le 25 mars sur la tenue d’un éventuel procès de Jair Bolsonaro, inculpé depuis février avec 33 autres personnalités, dont d’anciens ministres et militaires.
Sources : Folha de São Paulo, ’O Globo, Courrier interntional.