Un nouveau scandale éclabousse le Rassemblement national (RN). Jordan Bardella, actuel président du parti, est accusé d’avoir contribué à la fabrication de fausses preuves de travail pour dissimuler un emploi fictif en 2015, alors qu’il était assistant parlementaire d’un eurodéputé frontiste. Le procès du RN pour détournement de fonds publics s’ouvrira le 30 septembre à Paris, où 27 membres du parti, dont Marine Le Pen, seront jugés pour avoir détourné les fonds européens alloués à leurs assistants parlementaires.
En 2015, Jordan Bardella, alors âgé de 20 ans, a été recruté comme assistant parlementaire de Jean-François Jalkh, eurodéputé RN. Cependant, une enquête révèle qu’il n’a jamais réellement exercé cette fonction. Bardella, qui percevait un salaire de 1 200 euros mensuels pour un mi-temps, était en réalité « chargé de mission » auprès de Florian Philippot, un autre dirigeant du parti. Pour justifier son poste fictif, des preuves fabriquées, telles qu’un agenda bidon et des revues de presse antidatées, ont été produites.
Un procès clé pour l’avenir du RN
Le procès qui s’ouvre fin septembre pourrait avoir de lourdes conséquences pour le RN. Marine Le Pen, ainsi que d’autres eurodéputés et leurs assistants, sont accusés d’avoir détourné des millions d’euros en utilisant des fonds européens pour rémunérer des collaborateurs travaillant en réalité pour le parti en France. Si les accusations sont confirmées, les prévenus risquent jusqu’à dix ans de prison et une amende d’un million d’euros, ainsi qu’une peine d’inéligibilité qui pourrait remettre en question l’avenir politique de Marine Le Pen.
Une défense qui s’effrite
Si Jordan Bardella n’a pas été directement convoqué dans cette affaire, son nom est mentionné dans plusieurs documents d’enquête. Un ancien stagiaire, Paul, a révélé avoir été chargé de « monter le dossier de Jordan Bardella » pour couvrir son emploi fictif, bien que Bardella ait nié ces accusations et menacé de porter plainte en diffamation.
Une gestion européenne au service du RN
Le RN, alors dirigé par Marine Le Pen, aurait utilisé les fonds du Parlement européen pour compenser ses difficultés financières. Selon l’accusation, le parti a détourné les fonds destinés aux assistants parlementaires pour rémunérer des collaborateurs travaillant exclusivement pour le RN en France. Cette pratique aurait permis au parti de « soulager » ses finances, déjà endettées à hauteur de 9,1 millions d’euros en 2014.