Le parquet de Nanterre a requis, ce 4 mars 2025, un procès pour meurtre contre Florian M., le policier ayant tiré la balle mortelle sur Nahel, un adolescent de 17 ans, lors d’un contrôle routier le 27 juin 2023. Ce drame, qui avait déclenché des émeutes à travers la France, est devenu un symbole des violences policières.
L’enquête a rapidement contredit la première version des forces de l’ordre, selon laquelle Nahel aurait foncé sur un motard, justifiant ainsi l’usage de la force. Une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux a réfuté ces affirmations, menant à l’ouverture d’une enquête pour meurtre dès les premiers jours.
Le policier Florian M. avait été mis en examen et incarcéré pendant cinq mois avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Dans un contexte particulièrement tendu, une cagnotte de soutien lancée en sa faveur avait suscité la polémique, récoltant plus de 1,6 million d’euros.
Une intention de tuer « évidente » selon l’avocat de la famille
La mère de Nahel a exprimé son soulagement à l’annonce des réquisitions du parquet. Son avocat, Frank Berton, a souligné que cette décision était la seule possible, insistant sur le geste volontaire du policier et son intention manifeste de tuer.
Une reconstitution et des confrontations décisives
Une reconstitution des faits a eu lieu le 5 mai 2024, permettant de confronter les témoignages du policier, de son collègue et de plusieurs témoins. Deux autres confrontations, organisées les 15 et 16 juillet 2024, ont également permis de recueillir les déclarations des passagers qui accompagnaient Nahel ce jour-là.
Le parquet a en parallèle requis un non-lieu pour le second policier présent lors des faits, écartant ainsi toute complicité dans l’acte reproché à Florian M.
Vers un procès sous haute tension
Si le juge d’instruction suit les réquisitions du parquet, Florian M. devrait être jugé pour meurtre, ce qui constituerait un événement judiciaire majeur dans l’histoire récente des violences policières en France. Cette décision pourrait raviver les tensions sociales, alors que le pays reste marqué par les violentes émeutes qui avaient suivi la mort de Nahel.