L’Euro 2024 a pris une tournure inattendue pour l’équipe de France, non seulement en raison de leurs performances sportives, mais aussi à cause des prises de position politiques de plusieurs joueurs clés. En cause, la situation politique en France, avec les élections législatives en même temps que la compétition européenne, a conduit les Bleus à s’exprimer publiquement, soulevant des questions sur le rôle des sportifs dans les débats civiques et politiques, quelques heures avant le quart de finale contre les Portugais.
Les Bleus se préparent pour leur quart de finale de cet Euro 2024, où ils affronteront un des favoris, le Portugal de Cristiano Ronaldo. Après un début d’Euro plus que limite dans la qualité du jeu proposé par Didier Deschamps et ses joueurs, l’Équipe de France va devoir être plus adroite devant le but, elle qui n’a jamais trouvé le chemin des filets dans le jeu, par un joueur français (1 pénalty et 2 buts contre son camp adverses). Mais le football n’est pas le seul intérêt des journalistes et des joueurs. Les joueurs se sont exprimés sur le contexte politique du pays? Voici un récapitulatif de certaines prises de position.
Kylian Mbappé : un appel à la mobilisation sur un ton taquin
Kylian Mbappé, l’attaquant vedette de l’équipe de France, a utilisé les conférences de presses à répétition pour appeler les jeunes à voter, soulignant l’importance de chaque voix dans le contexte politique actuel. Il a exprimé sa crainte de voir les « extrêmes », sans les citer, accéder au pouvoir et a insisté sur la nécessité de voter pour préserver la démocratie et l’unité du pays. Ce jeudi 4 juillet, le nouveau joueur du Real Madrid a même plaisanté en conférence de presse, répondant à un journaliste qui se disait situé « à l’extrême gauche » de la salle avec un clin d’œil humoristique : « Heureusement que vous n’étiez pas de l’autre côté ». Le joueur, très proche du contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, a donc exprimé, sans les nommer, sa réticence vis-vis des partis que l’on peut qualifier d’extrême droite, à savoir le Rassemblement National.
Jules Koundé : un message fort sur les réseaux sociaux
Le défenseur central Jules Koundé a, quant à lui, pris position via les réseaux sociaux, en plus des conférences de presse. Dans un message publié sur ses comptes X et Instagram, il a exhorté ses compatriotes à se rendre aux urnes, en affirmant : « La force de la démocratie, c’est que chaque voix compte et que chacun est libre de donner son opinion. » Il a clairement exprimé son opposition au Rassemblement National, soulignant que « l’extrême droite n’a jamais conduit un pays vers plus de libertés, plus de justice et de vivre-ensemble ».
Aurélien Tchouaméni : un appel à l’unité
Aurélien Tchouaméni, milieu de terrain des Bleus, a partagé son aversion pour les idées extrémistes, en affirmant : « J’ai horreur des extrêmes, je suis pour une politique d’unité. » Le joueur du Real Madrid a encouragé les électeurs à se mobiliser pour empêcher que des idées qui divisent ne prennent le dessus, rejoignant ainsi les appels de ses coéquipiers pour une France plus unie et inclusive.
Marcus Thuram et Ibrahima Konaté : des voix contre les extrêmes
Marcus Thuram et Ibrahima Konaté ont également exprimé leurs inquiétudes face à la montée des extrêmes en politique. Alors qu’Ibrahim Konaté a déclaré qu’on « ne peut pas laisser le pouvoir à certaines personnes qui sont dans l’optique de diviser les gens », Marcus Thuram lui a clairement visé le RN, et a appelé à se battre pour que le parti dirigé par Jordan Bardella ne gagne pas.
Griezmann et Rabiot ne donnent aucune consigne
Antoine Griezmann s’est montré complètement neutre à ce sujet. Le milieu offensif des Bleus a lui simplement appelé les Français à aller voter. Son compatriote Adrien Rabiot a tenu le même discours, et avait appelé à ce que les élections législatives ne « perturbent pas les Bleus ».
Philippe Diallo indécis
Le président de la Fédération Française de Football (FFF), a lui refusé de prendre position sur la situation politique du pays, faisant valoir son devoir de neutralité politique. Il a toutefois salué hier l’engagement civique de ses joueurs. Il a exprimé sa fierté de voir une génération de footballeurs qui s’intéressent à la vie publique et qui utilisent leur voix pour encourager la participation électorale. Diallo a souligné l’importance de la liberté d’expression et a déclaré : « On a là affaire à une génération qui s’intéresse à la vie de la cité » . « On devrait saluer cet intérêt porté au futur du pays ».