Une fraude bancaire d’ampleur a secoué le Crédit commercial de France (CCF) à Paris. Pendant près de quatre mois, une employée intérimaire, récemment recrutée, aurait exploité les failles du système bancaire pour détourner 420 000 euros.
Selon les premiers éléments de l’enquête, la suspecte aurait méthodiquement modifié les coordonnées de 11 comptes bancaires, changeant nom, prénom et numéro de téléphone afin que les clients concernés ne reçoivent plus de notifications sur leurs transactions. Une fois les comptes falsifiés, elle aurait commandé de nouvelles cartes bancaireset orchestré des virements frauduleux, aidée par une équipe de complices. Ces derniers avaient pour mission de retirer l’argent en espèces ou de le transférer vers des sociétés fictives.
Face à cette situation, la banque a rapidement réagi en déposant plainte pour vol et escroquerie. Le groupe a également assuré que les clients impactés avaient été intégralement remboursés.
Une fuite qui complique l’enquête
Six personnes ont été placées en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire, puis relâchées en attendant un éventuel procès. Cependant, la principale suspecte a pris la fuite au Congo, échappant ainsi aux premières interpellations.
Cette évasion soulève plusieurs questions : avait-elle des complices au sein même de la banque ? Malgré la mise en place de contrôles multiples sur les transactions bancaires, cette escroquerie a pu se dérouler sans alerter immédiatement les mécanismes de sécurité.
Un système bancaire sous tension
Les fraudes aux moyens de paiement sont en constante évolution, poussant les banques à renforcer leurs protocoles de sécurité. Thomas Rocafull, directeur associé en charge des clients bancaires chez Sia Partners a expliqué à TF1 que des contrôleurs, valident ou invalident les opérations des conseillers bancaires, précisant même que parfois, il y a même « des contrôleurs de contrôleurs » dans certaines banques.
Ce système, censé empêcher les transactions frauduleuses, n’a pourtant pas suffi à stopper cette manœuvre sophistiquée. L’enquête en cours devra déterminer si des complicités internes ont facilité cette escroquerie.
Zoom sur le Crédit commercial de France
Le Crédit commercial de France (CCF), fondé en 1894 est banque fondée en 1894 en tant que Banque suisse et française. En 2000, le groupe bancaire britannique HSBC, membre du Forum économique mondial a racheté le CCF, qui a pris le nom HSBC France en 2005. En 2024, le CCF a retrouvé son nom d’origine après son rachat par le fonds américain Cerberus Capital Management, via sa filiale française Banque des Caraïbes.
Aujourd’hui, le groupe CCF est organisé en deux pôles : CCF SA, pour les activités de banque de détail issues de HSBC. CF Holding SAS, regroupant les activités financières et de crédit de My Money Bank. L’ensemble du groupe est sous le contrôle de Cerberus Capital Management, un fonds américain ayant investit dans près de 300 entreprises du monde entier y compris la Deutsche Bank membre du FEM, ou dans la firme philanthropique DynCorp, qui œuvre aussi dans la production de vaccins vis sa filiale Dyn-port.