La mairie écologiste de Lyon a demandé la fermeture administrative du Café 203, invoquant une occupation illégale de l’espace public. Son gérant dénonce une décision punitive liée à ses critiques de la politique municipale.
Le Café 203, lieu emblématique du quai Fulchiron à Lyon, pourrait bien vivre ses dernières heures. En cause : sa terrasse jugée illégale par la Ville de Lyon, qui a demandé à la préfecture du Rhône de prononcer une fermeture administrative. Une décision que Christophe Cédat, le propriétaire, qualifie de « punition politique » pour ses prises de position publiques contre la municipalité écologiste.
Une terrasse trop grande et non conforme
Installée depuis sept ans, la terrasse du Café 203 s’étend des deux côtés de l’établissement, longeant la Saône et la colline de Fourvière. Selon Valentin Lungenstrass, adjoint EELV chargé des espaces publics, elle enfreint plusieurs règles : agrandissement sans autorisation, planchers en bois interdits et exploitation hors saison, notamment durant l’hiver.
« Elle a sa place, elle ne gêne ni les piétons ni les véhicules », rétorque Laure Cédat, épouse du gérant dans les colonnes de Lyon Capitale. Elle pointe des accusations « non fondées » et un manque de transparence sur les éléments avancés par la municipalité.
Une perte de 35 % du chiffre d’affaires en jeu
L’affaire n’est pas nouvelle. Une vingtaine de procès-verbaux ont été dressés entre 2017 et 2023, sous différentes mandatures, de Gérard Collomb à Grégory Doucet. Mais pour Christophe Cédat, la situation actuelle est inédite dans sa sévérité. Selon lui, la fermeture de la terrasse entraînerait une perte de 35 % du chiffre d’affaires et mettrait le café « au bord du dépôt de bilan ».
Conflit d’usage ou règlement politique ?
La mairie de Lyon se défend de toute manœuvre ciblée. Elle affirme vouloir « garantir une cohabitation harmonieuse entre les usagers de l’espace public », dans le respect des normes et de l’équité entre restaurateurs.
Mais Christophe Cédat, également porte-parole du collectif Défenseurs de Lyon, y voit une réponse à ses critiques : « La mairie transforme les remarques en opposition. On veut juste être constructifs. »
Christophe Cédat a toujours adopté des positions iconoclastes et pris part au débat public avec ses 203 qui arpentaient le centre ville exposant des graffiti à une époque ou le Street Art n’était pas encore aussi populaire, ou avec l’ouverture du Café 100 Tabac avant l’interdiction de fumer dans les restaurants ou au contraire la création d’un espace fumeur après la promulgation de cette loi.
Exaspéré par les travaux qui plombent la fréquentation du centre ville, il avait pousser un coup de gueule jeudi 17 avril 2025, allant jusqu’à comparer les chantiers en cours lancés par les élus écologistes à l’Occupation nazie de la Seconde guerre mondiale. Un parallèle qui a été critiqué sur les réseaux sociaux y compris par les écologistes.
Pour appuyer sa défense concernant ses terrasses, le couple a désormais décidé de lancer un formulaire en ligne. Résultat : plus de 400 commentaires de soutien, et seulement quatre évoquant une gêne pour la circulation.
La décision finale appartient désormais à la préfecture du Rhône, saisie par la mairie.
Sources : Lyon Capitale, Actu Lyon.