Le président Français et contributeur du Forum économique mondial, Emmanuel Macron, s’est rendu à Lyon-Gerland ce mardi 17 décembre, pour inaugurer l’Académie de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé). Le DG de l’OMS, le Dr Tedros, avait également fait le déplacement, tout comme de nombreuses personnalités. Ce projet d’envergure mondiale, initié en 2019, vise à former les professionnels de santé à l’échelle internationale pour répondre aux défis sanitaires contemporains.
La journée a débuté par un exercice de simulation, reproduisant une contamination massive d’étudiants par un virus fictif. Dans une cellule de crise, Emmanuel Macron a assisté aux étapes clés du triage et de la gestion de l’urgence. « Tant que cela restera un exercice, je serai heureux », a commenté Macron dans la langue de Shakespeare, selon nos confrères du Progrès.
L’Académie de l’OMS épicentre d’un réseau mondial
L’Académie de l’OMS, implantée dans le Biodistrict de Lyon-Gerland, ambitionne de former jusqu’à 16 000 professionnels par an et 3 millions d’ici 2028. L’inauguration a eu lieu en présence du DG De l’OMS, mais également de l’ancien directeur général de la Santé durant la crise sanitaire, Jérôme Salomon, qui travaille désormais pour l’OMS en tant que membre du comité exécutif, en qualité de sous-directeur général pour la couverture sanitaire universelle et les maladies transmissibles et non transmissibles.
Etaient également présents le président de la Métropole, Bruno Bernard, le maire de Lyon, Grégory Doucet et la Préfète du Rhône, Fabienne Buccio, mais aussi des ministres venus du Tchad, de l’Ukraine, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Bénin, du Liban, du Luxembourg et leministre des affaires étrangères démissionnaires et contributeur du FEM, Jean–Noël Barrot.
Les mots du Dr Tedros
Le Dr Tedros a ouvert son discours en présentant ses condoléances pour le drame de Mayotte avant de saluer l’engagement personnel d’Emmanuel Macron dans le projet de l’Académie de l’OMS. Il a partagé son expérience personnelle lorsqu’il était ministre de la Santé en Éthiopie, soulignant la difficulté d’accéder et d’utiliser efficacement les ressources techniques de l’OMS faute de formations adaptées. Cette réalité l’aurait poussé à imaginer une institution capable de transformer la connaissance en actions concrètes.
Il a rappelé sa première rencontre avec Macron en 2018 lors du G20 en Argentine, où le président français s’était engagé sans hésitation en faveur de ce projet. Il s’est félicité de la dynamique qui a permis d’établir l’Académie à Lyon, avec l’appui des acteurs locaux et de partenaires mondiaux.
Le Dr Tedros a mis en avant la vocation de cette académie à former des millions de professionnels de santé dans le monde, en combinant innovation technologique et accessibilité, grâce notamment à des outils de simulation, des formations en ligne et des approches immersives. Il a insisté sur l’impact mondial que cette institution pourrait avoir, non seulement pour renforcer les systèmes de santé, mais aussi pour anticiper les menaces sanitaires futures. Il a également évoqué le traité pandémique, la Couverture sanitaire universelle, Health for All souhaité par l’OMS, concluant que l’Académie de l’OMS représente un investissement pour un avenir plus équitable et plus sain.
Sur X le DG de l’OMS a enfoncé le clou en saluant le « leadership et le partenariat de la France » dans le cadre de l’Académie un « projet révolutionnaire pour la santé mondiale ». Il a également salué « l’engagement de la France en faveur de l’Accord Pandémique et de la sécurité sanitaire mondiale. »
Le discours de la secrétaire général de l’OIF
La secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et contributrice du FEM, Louise Mushikiwabo, a également pris la parole soulignant que de nombreux cours seront donnés en Français, mais s’exprimant en anglais, un comble ! Elle a décrit un monde en péril où les Institutions internationales tentent de trouver des solutions et que cette académie faisait partie des solutions apportées. Elle a assuré que l’Académie allait rendre le monde « meilleur, plus sur et plus inclusif ».
Les mots des président Rwandais
Le président du Rwanda et contributeur du FEM, Paul Kagame, est intervenu via un message enregistré. Il a félicité l’OMS pour cette initiative majeure et remercié Emmanuel Macron ainsi que la France pour leur rôle clé dans la réalisation de l’Académie. Il a souligné que la pandémie de Covid-19 a démontré l’importance cruciale de former et renforcer les capacités des systèmes de santé africains, afin de mieux répondre aux crises sanitaires actuelles et futures.
Paul Kagamé a insisté sur le rôle central de l’Académie de l’OMS pour garantir un accès à des soins de santé fiables, cohérents et de qualité. Il a appelé à exploiter pleinement ce projet, en misant sur des partenariats stratégiques qui permettront de tirer parti du transfert de connaissances et de technologies, notamment dans des secteurs clés comme la biotechnologie.
Il a conclu en réaffirmant la détermination des pays africains à participer activement à cette initiative mondiale et à en maximiser les bénéfices pour leurs populations. Il a conclu, en saluant l’ambition de l’Académie pour un avenir plus sain et solidaire.
Emmanuel Macron se félicite d’une académie qui sera « l’épicentre d’un réseau mondial »
Emmanuel Macron a souligné l’importance cruciale de l’Académie de l’OMS, la plaçant au cœur de l’ambition mondiale pour la formation des professionnels de santé. Le président a rappelé que la santé des peuples est « une condition fondamentale de la paix du monde », une vision ancrée dans la mission de l’OMS depuis plus de 75 ans.
« Cette académie est l’épicentre d’un réseau mondial », a déclaré le président, expliquant qu’elle allait piloter un réseau de hub de l’OMS déjà existant. Il a rappelé que ce projet avait été décidé il y a cinq ans, tout comme la restauration de Notre-Dame.
Il a insisté sur les leçons tirées de la pandémie de Covid-19, qui ont mis en évidence l’urgence de renforcer les systèmes de santé primaires. Il a également souligné que cette académie allait être fidèle à l’approche « Une seule santé » de l’OMS. Cette stratégie, qui lie santé humaine, animale et environnementale, sera au cœur des formations proposées par l’Académie.
Le président a évoqué le rôle central de l’innovation, notamment à travers la biofabrication et l’intégration de l’intelligence artificielle, pour accélérer la recherche, les protocoles médicaux et améliorer les capacités des soignants. Il a appelé à faire de l’Académie, « un incubateur des solutions de santé permises par l’intelligence artificielle » afin d’ « d’accélérer les protocoles de recherche ».
Le président a remercié les colléctivtés de Bruno Bernard et Grégory Doucet qui ont continuées à ce projet mais aussi les entreprises qui ont « eu l’audace d’investir » et particulièrement Alain et Alexandre Mérieux « qui ont su mobiliser un ensemble de mécènes » comme Sanofi, Johnson & Johnson et Total, qui sont membres du Forum économique mondial, Boehringer Ingelheim, par laquelle est passé le contributeur du FEM, Jackson Zhu Weiyan, la CNR, April, qui avait été racheté en 2019 par le Fonds, CVC Capital Partners, membre du FEM. Il avait ensuite revenu ses parts à KKR, une autre entité membre du FEM.
Alors qu’il ne cesse de demander des sacrifices au Français à cause de la situation financière de la France, Emmanuel Macron a confirmé l’engagement du pays à financer massivement l’OMS via son cycle d’investissement pour la période 2025-2028 qui a déjà permis à l’agence onusienne de levée plus d’un milliard d’euros. Il a appelé les autres États membres et partenaires à soutenir ce projet ambitieux pour qu’il bénéficie pleinement à la santé mondiale.
« L’OMS doit rester notre boussole collective, une science libre et indépendante, à l’abri de toute pression politique », a-t-il martelé, en rappelant l’importance d’une organisation mondiale forte face aux futures pandémies.
Macron a souligné l’importance d’une science libre et indépendante, essentielle pour répondre aux crises sanitaires mondiales.
Enfin, en référence à la situation de Mayotte, touchée par un cyclone, il a salué la coopération entre l’OMS et le ministère français de la Santé, soulignant l’importance d’une réponse rapide et coordonnée face aux urgences. Le président a conclu en qualifiant l’Académie de « symbole de continuité, d’espoir et d’innovation ».