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Chine : l’essor des espaces 100 % féminins

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Dans un contexte de montée du pouvoir d’achat féminin, un nouveau phénomène se développe rapidement : la création d’espaces 100 % féminins. Restaurants, bars, salles de sport, cinémas ou clubs de lecture fleurissent dans tout le pays.

Sur la plateforme Xiaohongshu, l’équivalent chinois d’Instagram, le hashtag #QuanNü (“monde entièrement féminin”) a explosé avec plus de 4,7 millions de publications début 2025. Ces espaces non mixtes, longtemps rares, deviennent un véritable marché : selon la société Huatai, l’“économie des femmes” pesait déjà plus de 10 000 milliards de yuans (1 200 milliards d’euros) en 2023, avec 468 millions de consommatrices.

Des espaces variés, un objectif commun

Au départ, la tendance concernait surtout des lieux traditionnels comme des restaurants ou des salles de sport. Désormais, elle s’étend à des clubs de lecture, des studios photo, des festivals cosplay, des soirées-débats, ou encore des cafés et salons de thé.

À Shenzhen, le club Kupu-kupu organise des soirées à thèmes variés : séance “défouloir pour employées”, karaoké, projections de séries ou débats féministes. À Nankin, LeHome propose des espaces de discussion pour élargir le cercle d’amies des participantes, tandis qu’à Canton, le “Monde des tigresses” accueille projections et lectures collectives.

Un besoin de sécurité après les violences sexistes

Cet essor serait en partie lié à la montée des débats sur les violences faites aux femmes. En juin 2022, l’affaire Tangshan – où plusieurs femmes avaient été violemment agressées dans un restaurant sous les yeux de clients passifs – a provoqué un choc national. Malgré la censure rapide de la vidéo, la colère s’est exprimée en ligne, alimentant un désir d’espaces sûrs.

Ces lieux exclusivement féminins ne sont cependant pas gratuits : ils fonctionnent le plus souvent sur adhésion ou avec des billets d’entrée. À Changsha, un festival féminin propose ainsi chaque week-end des activités pour environ 50 yuans (6 euros).

Affirmation de soi et réseaux professionnels

Pour beaucoup, ces espaces sont aussi des lieux d’affirmation. À Hangzhou, des soirées-débats explorent le féminisme, la lutte contre la misogynie, l’auto-objectivation et le spectre du genre.

Les salons les plus prisés abordent des thèmes comme la “force féminine”, la thérapie d’épanouissement ou le développement personnel. D’autres favorisent la création de réseaux professionnels.

Source : Courrier international.

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