Le président de l’Azerbaïdjan et contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Ilham Aliev, a fait des déclarations marquantes lors de l’ouverture de la COP29 sur le climat, qu’il accueille à Bakou. En qualifiant à nouveau le pétrole et le gaz de « cadeaux de Dieu », Aliev a défendu la position de son pays en tant que producteur d’hydrocarbures, face aux critiques croissantes des médias occidentaux et des ONG sur le rôle des énergies fossiles dans le réchauffement climatique.
Un « cadeau de Dieu » pour la prospérité de l’Azerbaïdjan
« Ces ressources naturelles, qu’elles soient fossiles comme le pétrole et le gaz, ou renouvelables comme le vent et le solaire, sont des dons de la nature », a martelé Aliev, rappelant que son pays doit pouvoir exploiter ces ressources pour son développement économique. À l’occasion de ce sommet mondial, il a insisté sur le fait qu’il n’y a aucune raison de blâmer les nations pour utiliser leurs ressources naturelles : « Les marchés en ont besoin », a-t-il affirmé.
Une campagne de diffamation orchestrée selon Aliev
Le président a également dénoncé ce qu’il considère comme une campagne de diffamation dirigée contre son pays, sans nommer de manière explicite les États-Unis, mais visant clairement le premier producteur mondial de pétrole et de gaz. « Qualifier l’Azerbaïdjan d’État pétrolier, alors que nous représentons moins de 1 % de la production mondiale de pétrole et de gaz, montre un manque de culture et de compréhension », a-t-il souligné. Aliev estime que son pays est injustement critiqué pour sa production d’hydrocarbures, rappelant que l’Azerbaïdjan joue un rôle mineur comparé aux géants du secteur.
L’Azerbaïdjan, entre transition verte et réalités économiques
En tant que pays hôte de la COP29, Aliev a toutefois affirmé l’engagement de son pays pour une transition écologique. Le ministre de l’Environnement, Moukhtar Babaïev, ancien salarié de la compagnie pétrolière nationale (SOCAR), membre du Forum économique mondial, a quant à lui indiqué que l’Azerbaïdjan allait poursuivre ses investissements dans les énergies renouvelables tout en augmentant sa production de gaz, qualifié d’« énergie de transition ». Ce double discours, conciliant la poursuite de l’exploitation des ressources fossiles et l’investissement dans les énergies renouvelables, marque la ligne directrice de cette COP29, avec une approche réaliste selon Aliev.
Un défi pour la COP29
L’Azerbaïdjan, qui succède aux Émirats arabes unis, est le deuxième État pétrolier consécutif à présider les négociations climatiques. Le président de la Cop 28, le sultan Al Jaber, qui était déjà un contributeur de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, est le président-fondateur de Masdar, une entreprise publique d’énergies renouvelables basée à Abou Dhabi, liée au FEM, tout en étant également le directeur d’Adnoc (Abou Dhabi National Oil Company), la compagnie pétrolière nationale d’Abou Dhabi, affiliée au Forum.
Cette situation suscite des critiques parmi les défenseurs de l’environnement, qui voient dans ces présidences une contradiction avec les objectifs de réduction des émissions. Néanmoins, Aliev défend son pays en soulignant que l’Azerbaïdjan contribue à la sécurité énergétique mondiale tout en affirmant sa volonté de s’aligner sur une transition verte.