Le fonds d’investissement PAI Partners a fait une nouvelle offre pour racheter la filiale de Sanofi, Opella, spécialisée dans les médicaments sans ordonnance, dont le célèbre Doliprane. Alors que des négociations sont en cours avec le fonds américain CD&R, cette nouvelle proposition relance la course au rachat, sous l’œil attentif des syndicats et du gouvernement français.
Selon des informations publiées par Le Monde, PAI Partners, basé à Paris, a soumis une nouvelle offre supérieure de 200 millions d’euros par rapport à sa précédente tentative. Cette proposition intervient alors que des discussions sont déjà entamées entre Sanofi et le fonds américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R). L’offre de PAI Partners est valable jusqu’à dimanche soir, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur les négociations en cours.
Le fonds CD&R, initialement favori, négocie actuellement le rachat de la filiale Opella, qui produit le Doliprane, ainsi qu’une centaine d’autres marques de médicaments sans ordonnance.
Des grèves dans les sites de production
L’incertitude entourant cette transaction a conduit à des mouvements sociaux dans plusieurs sites de production. Des salariés des usines de Doliprane, notamment à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), Compiègne (Oise) et Lisieux (Calvados), ont répondu à l’appel à la grève des syndicats CGT et CFDT, qui craignent une dégradation des conditions de travail et des suppressions d’emplois. Ces mouvements sont largement suivis, avec des débrayages réguliers dans les sites concernés.
Audrey Duval, présidente de Sanofi France, a tenté de rassurer les employés en garantissant la « pérennité des emplois et des sites de production », ce qui serait logique étant donné que la France est le principal marché du Doliprane. Cependant, les syndicats restent vigilants et appellent à la poursuite du mouvement social jusqu’à obtenir des garanties écrites.
Le gouvernement exige des garanties
Face à la pression croissante des syndicats et de l’opinion publique, le gouvernement français a exigé des garanties sur le maintien de l’emploi, la localisation du siège d’Opella, et la protection des sites de production en France. Le gouvernement a également évoqué l’utilisation éventuelle du « décret Montebourg » pour bloquer la vente, si les engagements requis ne sont pas obtenus.
L’idée d’une entrée de Bpifrance au capital d’Opella a également été mise sur la table, mais cela ne serait pas la solution privilégiée par Sanofi, selon Audrey Duval.