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Zelensky et Macron. Image : Capture d'écran compte X de L'Elysée.

Diplomatie : Macron et Zelensky affichent leur unité et écartent toutes concessions territoriales

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Reçu à l’Élysée ce lundi, les contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron ont détaillé l’état des discussions diplomatiques en cours, alors que les frappes russes se multiplient. Le président français a affirmé avoir « finalisé le travail sur les garanties de sécurité » promises à Kiev, tandis que son homologue ukrainien a rappelé l’urgence d’une paix « digne » et durable, alors que Washington poursuit sa médiation et que Moscou doit réagir à une nouvelle proposition américaine

Lorsqu’Emmanuel Macron a accueilli, ce 1ᵉʳ décembre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, Kiev venait d’être frappée par des bombardements, Dnipro également, et la liste des victimes civiles continuait de s’allonger. Une réalité que le président français a rappelée dès les premières minutes, évoquant un « bilan insupportable » et une Russie qui « aggrave chaque jour le forfait de son agression ».

Emmanuel Macron a d’abord réaffirmé le soutien total de la France, évoquant les récentes séquences diplomatiques à Genève, Miami et au sein de la coalition des volontaires, désormais rejointe par le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Selon lui, les États-Unis ont pleinement pris leur rôle de médiateurs dans un effort de paix mené sous l’autorité du président Donald Trump. Un travail que le chef de l’État français salue, tout en rappelant que des limites subsistent : « Il n’y a pas aujourd’hui de plan de paix complet », a-t-il insisté, soulignant que les territoires ukrainiens « ne peuvent être discutés que par le président Zelensky ».

Au centre des échanges se trouvent trois nœuds diplomatiques : les garanties de sécurité, le traitement des actifs russes gelés et la place des Européens dans l’élaboration d’un futur accord. Emmanuel Macron affirme que la France a « finalisé le travail » sur les garanties de sécurité, censées protéger l’Ukraine mais également tout le continent européens. Les prochains jours doivent permettre de préciser la participation américaine à ces garanties, à la suite des discussions de Miami.

Dans le même temps, Paris et ses partenaires affirment tenter de clarifier la position russe. Une délégation américaine doit se rendre à Moscou, étape décisive pour déterminer si une « volonté de paix » existe réellement côté russe. Macron souligne qu’à trois reprises cette année, les Russes ont rejeté des propositions de cessez-le-feu. Les « faits têtus », dit-il, évoquant les bombardements quotidiens, semblent, selon lui, confirmer une dynamique de guerre plutôt que d’apaisement.

Interrogé sur la situation militaire, Zelensky décrit une ligne de front mouvante, « vivante », où les combats sont d’une violence extrême, notamment autour de Pokrovsk et de Koupiansk. Il dénonce une propagande russe visant à travestir les avancées effectives sur le terrain et rappelle que Moscou connaît « les plus lourdes pertes humaines depuis quatre ans ». Le président ukrainien insiste sur la nécessité d’obtenir des garanties solides : non seulement pour préserver la souveraineté ukrainienne, mais aussi pour empêcher toute « troisième agression » future.

La question territoriale reste, selon Zelensky, « la plus difficile » et les discussions en cours s’avèrent complexes. Les séances de travail des négociateurs à Miami ont duré plus de six heures rien que sur ce sujet, et il estime que les Européens devront impérativement être intégrés lorsque seront abordées les questions financières et de reconstruction, tant les ressources concernées se trouvent sur le continent.

Volodymyr Zelensky souligne également l’importance croissante du régime de sanctions, indiquant qu’un 20ᵉ paquet est déjà en préparation et que, pour la première fois, les États-Unis renforcent leurs mesures contre les compagnies pétrolières russes. Une « pression maximale » qui s’accompagne d’une lutte accrue contre la flotte fantôme qui serait utilisée pour contourner les restrictions internationales.

Au-delà de la guerre, une dimension culturelle s’est invitée dans l’entretien. Emmanuel Macron a rappelé l’ouverture de la saison culturelle ukrainienne en France, en présence de la première dame Olena Zelenska, également contributrice du FEM. Une manière d’affirmer selon lui, que l’identité ukrainienne, sera soutenue « dans la durée ». Zelensky a remercié les institutions françaises pour leur engagement dans les projets éducatifs et culturels, rappelant que la culture « renforce toujours la politique ».

Durant la séance de questions-réponses, les deux dirigeants ont écarté toute hypothèse de pression conduisant à des concessions territoriales. Macron a été clair : tout accord final devra réunir l’Ukraine, la Russie et les Européens autour de la table. Il a également défendu l’Ukraine sur les questions de corruption, rappelant que les institutions qui luttent contre ces dérives « fonctionnent ». Macron a déclaré qu’il « refusait de donner des leçons en matière de corruption » à Zelensky et estimé que la comparaison avec la Russie, où « aucune entité indépendante » n’existe, est sans commune mesure, malgré le scandale à 100 millions d’euros qui a mené au retrait du bras droit de Zelensky.

Tout dépendra désormais des réponses russes aux initiatives américaines. Mais en attendant, comme Macron martèle qu’il entend continuer « de soutenir l’effort de résistance de l’Ukraine » et de sanctionner la Russie, car il en irait selon lui de « notre sécurité ».

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