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Photo : Gideon Benari/Flikcr

Dette de la France : Fitch abaisse la note et alerte sur la dérive budgétaire

Après Moody’s en décembre, l’agence Fitch a dégradé à son tour la note souveraine de la France, rétrogradée à « A+ » depuis hier soir. Un signal inquiétant pour des finances publiques déjà fragilisées, alors que le pays emprunte plus cher que l’Italie.

La sanction est tombée, implacable. Trois jours après la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, l’agence de notation Fitch a abaissé d’un cran la note de la dette française, la faisant passer de « AA – » à « A + ». Une décision lourde de conséquences, qui illustre la défiance grandissante des marchés face à une dette publique en progression continue, évaluée à près de 450 millions d’euros supplémentaires chaque jour.

Ce déclassement n’est en réalité pas une surprise. Moody’s avait déjà ouvert la voie en décembre dernier en rétrogradant la note française à « Aa3 », quelques heures à peine après l’arrivée de François Bayrou à la tête du gouvernement. Fitch vient confirmer une tendance où la politique nationale, jugée erratique et dépensière, pèse autant que la trajectoire budgétaire elle-même.

Les tensions politiques et sociales n’ont fait qu’alimenter les inquiétudes des investisseurs. L’opinion publique, elle, se montre tout aussi ambivalente : selon les sondages, plus des trois quarts des Français estiment qu’il est urgent de réduire la dette, mais refusent à titre individuel toute concession ou sacrifice.

Dans ce contexte, la nomination de Sébastien Lecornu n’a pas suffi à rassurer les agences. Proche d’Emmanuel Macron depuis 2017, il incarne une continuité politique qui, selon Fitch, ne modifie en rien la trajectoire financière du pays.

La situation est d’autant plus fragile que, pour conserver sa majorité et faire adopter le prochain budget, Lecornu devra composer avec les socialistes. Ces derniers ont présenté fin août un contre-budget dont les propositions inquiètent fortement les investisseurs : suspension de la réforme des retraites, nouvelles recettes fiscales de près de 27 milliards d’euros, réduction des dépenses limitée à 14 milliards, compensée par 19 milliards d’investissements supplémentaires. Le tout avec la promesse, jugée irréaliste par de nombreux analystes, de ramener le déficit à 3 % du PIB en 2032.

Résultat : la défiance se traduit déjà sur les marchés obligataires. Pour la première fois, le rendement des obligations d’État françaises à dix ans (OAT) a dépassé celui des BTP italiens de même maturité. Dans la zone euro, seule la Lituanie supporte désormais des taux à long terme supérieurs à ceux de la France. Une situation inédite qui traduit la perte de crédibilité budgétaire du pays et qui pourrait peser durablement sur ses capacités de financement.

Sources :
Le Figaro – « Dette de la France : Fitch vote la défiance » – lien

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