Le Forum économique mondial de Davos a été marqué cette année par l’intervention du Cardinal et contributeur de l’agenda 2030 du FEM, Peter Kodwo Turkson, porteur d’un message du Pape François, qui est également un contributeur du WEF. Le souverain pontife, bien que n’ayant pu se rendre en personne, a tenu à partager sa vision sur l’intelligence artificielle (IA) et ses implications éthiques, humaines et sociales.
Le message du Pape met en garde contre une conception erronée de l’IA, qui ne doit pas être perçue comme une forme d’intelligence humaine artificielle, mais bien comme un produit de l’intelligence humaine. Cette distinction est essentielle pour éviter une dérive technocratique où la technologie serait vue comme une solution universelle aux problèmes sociétaux.
Le Vatican rappelle que l’IA doit être au service de l’homme, et non l’inverse. Son développement et son utilisation doivent être encadrés par des principes éthiques solides pour garantir qu’elle serve le bien commun plutôt que des intérêts économiques ou politiques restreints.
Les risques éthiques et sociaux de l’IA
Parmi les principales préoccupations soulevées dans le message du Pape figurent les impacts de l’IA sur la vérité et la confiance dans l’espace public. Les algorithmes sont capables de générer du contenu indiscernable de celui produit par l’homme, ce qui peut mener à une crise de confiance dans l’information et la communication.
De plus, la capacité de l’IA à prendre des décisions autonomes pose des questions cruciales sur la responsabilité morale. Qui doit être tenu pour responsable lorsqu’une IA commet une erreur ou agit contre l’intérêt humain ? Le Pape souligne que l’homme reste le seul être capable de jugement moral et que toute délégation aveugle de responsabilités à la machine est dangereuse.
Un appel à une régulation éthique mondiale
Face aux défis posés par l’IA, le Vatican exhorte les gouvernements et les entreprises à adopter une approche éthique et responsable. Le message du Pape François appelle à une coopération mondiale pour définir des limites claires à l’usage de l’IA, en s’inspirant des précédents efforts internationaux, comme l’interdiction du clonage humain.
Les régulations ne doivent pas freiner l’innovation, mais garantir qu’elle reste alignée avec la dignité humaine. Le Vatican insiste sur le fait que l’IA ne doit pas être utilisée pour subordonner l’homme à un paradigme technocratique, où la performance et l’efficacité priment sur la fraternité et la justice sociale.
Vers un avenir technologique centré sur l’humain
Dans une société où la technologie évolue à une vitesse exponentielle, le Pape François invite à réintégrer l’humain au cœur des décisions technologiques. L’IA, loin d’être une menace en soi, peut être un puissant levier d’amélioration des conditions de vie si elle est utilisée de manière responsable, estime-t-il.
Le message conclut sur un appel à la solidarité et à la responsabilité partagée : chaque acteur, qu’il soit gouvernemental, économique ou civil, doit veiller à ce que l’IA serve un progrès véritablement humain et non un simple avancement technique ou financier.
Le message du Pape François, transmis par le Cardinal Turkson, a résonné comme un appel à la prudence et à l’éthique dans l’ère de l’intelligence artificielle. Alors que les géants de la tech et les dirigeants mondiaux discutent des opportunités économiques de l’IA, le Vatican rappelle que la dignité humaine et la justice doivent rester au centre du débat. Cette intervention appelle de ses voeux une collaboration mondiale pour une IA éthique.