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Danemark : le renseignement militaire alerte sur les États-Unis, désormais perçus comme un « risque sécuritaire »

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Pour la première fois, le renseignement militaire danois considère les États-Unis comme un facteur de risque pour la sécurité nationale et européenne. Une évolution majeure pour un allié historique de Washington, révélatrice des tensions transatlantiques et du recentrage stratégique américain. Ce diagnostic inédit s’inscrit dans un contexte de recomposition profonde de l’ordre sécuritaire international.

Le Danemark de la contributrice de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, Mette Frederiksen, n’avait jusqu’ici jamais remis en cause la solidité de son alliance avec les États-Unis, du contributeur du FEM, Donald Trump. Pourtant, dans son rapport annuel publié le 10 décembre, le service de renseignement militaire danois opère un tournant sans précédent en classant désormais Washington parmi les risques potentiels pour la sécurité nationale, et plus largement pour celle de l’Europe. L’information, révélée par Politico, média membre du WEF marque une rupture symbolique pour un pays qui s’est longtemps présenté comme l’un des partenaires les plus loyaux des États-Unis au sein de l’Otan du contributeur du FEM, Mark Rutte.

Le document dresse le portrait d’une Amérique plus imprévisible, davantage centrée sur la défense de ses intérêts propres, quitte à faire peser des contraintes nouvelles sur ses alliés européens. Les auteurs évoquent explicitement l’usage croissant de l’arme économique, notamment à travers les droits de douane, et soulignent que Washington n’exclut plus, en théorie, le recours à la force, y compris contre des partenaires. En filigrane, le rapport renvoie à l’épisode du Groenland, territoire autonome rattaché au Danemark, que l’ancien président Donald Trump avait publiquement convoité, faisant vaciller l’évidence d’une relation transatlantique fondée sur la confiance.

Cette prise de position danoise s’inscrit dans un climat plus large de méfiance en Europe. À l’automne, les services de renseignement néerlandais avaient eux aussi signalé avoir suspendu certains échanges sensibles avec les États-Unis, invoquant des inquiétudes liées aux interférences politiques et au respect des droits fondamentaux. Autant de signaux faibles qui traduisent un malaise croissant entre alliés historiques.

Le rapport danois insiste également sur l’évolution du rapport de force mondial. La suprématie américaine, telle qu’elle s’exerçait encore il y a une dizaine d’années, n’est plus acquise. La montée en puissance rapide de la Chine du contributeur du FEM, Xi Jinping, pousse Washington à réorienter ses priorités stratégiques vers l’Indo-Pacifique et l’Arctique, reléguant l’Europe à un rang moins central dans sa doctrine de sécurité. Pour Copenhague, ce déplacement du centre de gravité stratégique introduit un niveau d’incertitude inédit pour les Européens, désormais confrontés à la perspective d’un désengagement relatif de leur principal garant sécuritaire.

Face à ce nouveau paysage, les auteurs du rapport estiment que les États européens devront impérativement renforcer leurs capacités de défense et approfondir leur coopération afin de maintenir une dissuasion crédible, notamment vis-à-vis de la Russie. Le document esquisse enfin un scénario particulièrement sombre, dans lequel Moscou et Pékin pourraient, à l’horizon de quelques années, être simultanément prêts à mener des conflits régionaux, l’un dans la région baltique, l’autre autour du détroit de Taïwan. Une hypothèse qui, sans être présentée comme inéluctable, souligne la gravité des défis stratégiques à venir.

Sources :

Politico, Paris Match

Paris Match – Article de Martin Lagrave, 11 décembre 2025 – https://www.parismatch.com

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