Le parquet de Paris a requis, mardi 28 octobre, des peines allant de trois à douze mois de prison avec sursis contre neuf des dix prévenus accusés d’avoir relayé la fausse rumeur présentant Brigitte Macron comme une personne transgenre.
Après deux jours d’audience très suivis, le procès des dix personnes accusées de cyberharcèlement à l’encontre de Brigitte Macron s’est achevé ce mardi 28 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris. Le parquet a requis des peines de trois à douze mois de prison avec sursis et des amendes allant jusqu’à 8 000 euros contre neuf des prévenus, tous jugés pour avoir participé à la diffusion de la rumeur mensongère affirmant que la Première dame serait née homme, sous le nom de « Jean-Michel Trogneux ».
Selon le procureur Hervé Tétier, les faits relèvent d’un « cyberharcèlement transphobe massif », visant non seulement à nuire à Brigitte Macron mais aussi à « déstabiliser la sphère publique ». Trois des accusés – la médium Amandine Roy, le galeriste Bertrand Scholler et Aurélien Poirson-Atlan, connu sous le pseudonyme de « Zoé Sagan » – ont été désignés comme les « instigateurs » principaux de cette campagne.
Cette rumeur, apparue en 2021, prétendait que Brigitte Macron serait en réalité « Jean-Michel Trogneux », son frère, et que sa véritable identité aurait été cachée au public.
L’épouse du président Emmanuel Macron, absente du procès, avait indiqué lors de son audition que cette affaire avait eu « un très fort retentissement » sur sa vie personnelle. Selon les enquêteurs, elle a confié que ses petits-enfants entendaient à l’école « que leur grand-mère est un homme », décrivant un profond traumatisme familial.
Sa fille, Tiphaine Auzière est venue témoigner pour exprimer le préjudice moral et psychologique subi par sa mère. Avocate de profession, elle a décrit l’impact profond et durable des rumeurs sur l’identité de la Première dame, affirmant que celle-ci vit dans une vigilance constante, craignant que chaque photo ou posture soit détournée.
Tiphaine Auzière a évoqué une « dégradation de la santé morale et physique » de sa mère, citant également les répercussions sur ses petits-enfants, moqués à l’école par des propos transphobes.
Face aux avocats de la défense, elle a rejeté toute responsabilité familiale dans la diffusion d’images utilisées pour nourrir les attaques, dénonçant une inversion des rôles.
Cette riposte judiciaire, engagée en France et doublée d’une plainte aux États-Unis, vise à établir la responsabilité pénale des auteurs de la rumeur. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu dans les prochaines semaines.
Pour le parquet, « cette rumeur relève moins de la satire que de la calomnie », et traduit la manière dont les plateformes numériques peuvent être utilisées pour orchestrer des campagnes de désinformation ciblées.
Emmanuel Macron a annoncé le lancement, dès ce mardi, d’un débat national sur les menaces que font peser Internet et les réseaux sociaux sur la démocratie.
Sources :
AFP – Cyberharcèlement de Brigitte Macron : 3 à 12 mois de prison avec sursis requis contre 9 des 10 prévenus – lien
France Info – Procès du cyberharcèlement visant Brigitte Macron : les réquisitions du parquet – (publié le 28 octobre 2025)