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Image : Capture d'écran France Info.

Crise agricole : Attal confronté à une contestation qui fait tache d’huile en Europe

Comme dans d’autres pays européens dirigés par des contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial, la colère gronde dans le monde agricole français, confronté à la fin annoncée de la détaxe sur le gazole non-routier (GNR). À peine quinze jours après sa nomination, le Premier ministre et Young global leader du Forum économique mondial, Gabriel Attal, est déjà confronté à une première crise majeure. Ce lundi, il a rencontré la FNSEA, principal syndicat agricole, dans une tentative de calmer les esprits. Toutefois, les propositions gouvernementales semblent insuffisantes pour apaiser la situation.

Le mécontentement des agriculteurs prend de l’ampleur avec le blocage d’A64 de l’autoroute A64 entre Toulouse et Tarbes, dans le sud-ouest de la France, mais également de la RN20 en Ariège, causant des perturbations dans la circulation.

Le mécontentement ne date pas d’hier. Déjà à l’automne, des agriculteurs avaient manifesté leur désaccord en retournant des milliers de panneaux sur le territoire français. La suppression progressive de la détaxe sur le GNR, prévue jusqu’en 2030, a été le catalyseur de cette colère qui s’étend désormais au-delà des frontières, avec des manifestations similaires dans d’autres pays dirigés par des contributeurs de l’agenda 2030 du Forum économique mondial comme l’Allemagne d’Olaf Scholz, la Pologne d’Andrzej Duda, la Roumanie de Klaus Iohannis et les Pays-Bas de Marc Rutte. Ce contexte rappelle la révolte des « gilets jaunes » de 2018, un souvenir encore vif dans les mémoires de la Macronie, mais qui pourrait cette fois avoir une dimension européenne.

Risque d’embrasement

Le gouvernement Attal est sur ses gardes. La fin de la détaxe GNR impacte aussi d’autres secteurs, notamment le BTP et la pêche, ces derniers ayant obtenu un répit jusqu’en juin 2024. Le risque d’une contagion de la contestation est réel. Odoxa a réalisé une étude qui souligne la sympathie dont bénéficient les agriculteurs auprès du public, ce qui pourrait favoriser une coagulation des mouvements de contestation.

Une Économie fragilisée

Cette crise survient alors que l’économie française connaît un ralentissement. Les entreprises, toujours en convalescence après la crise du Covid-19, font face à une augmentation des défaillances. Le gouvernement, misant sur une baisse des taux, semble jouer un pari risqué. Les perspectives de croissance pour 2024 sont revues à la baisse par la plupart des instituts de prévisions.

Impact sur les ménages et réactions politiques

Les ménages subissent aussi les conséquences, avec une consommation en berne et des salaires désindexés de l’inflation. Le Premier ministre prévoit de rencontrer syndicats et organisations patronales avant son discours de politique générale le 30 janvier.

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a appelé le gouvernement à mettre en place des mesures concrètes et à engager des réformes durables.

Dès le 19 juillet, le président français et contributeur du FEM, Emmanuel Macron, a demandé aux préfets de rencontrer les agriculteurs durant le week-end pour discuter directement de leurs préoccupations.

Dans ce contexte, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, en vue des élections européennes, capitalise sur la colère des agriculteurs. Le président du RN, Jordan Bardella, tête de liste pour les élections européennes, s’est rendu le 20 janvier chez un éleveur laitier à Queyrac en Gironde, où il a vivement critiqué vivement « l’Europe de Macron ». Selon lui, cette Europe met en péril l’agriculture française en la mettant en concurrence avec des produits agricoles importés ne respectant pas les normes strictes imposées aux agriculteurs français. Il a accusé le gouvernement français et la Commission européenne de politiques qui mènent à l’effondrement de l’agriculture nationale. Lors d’une visite à Matignon la veille, Bardella a exprimé son inquiétude au Premier ministre concernant le mécontentement dans le secteur agricole, demandant la déclaration d’un « état d’urgence » sur cette question.

Enjeux pour le Gouvernement Attal

Gabriel Attal se trouve à un tournant crucial. Le Premier ministre était d’ailleurs en déplacement à Orliénas, à près de 20 km au sud ouest de Lyon, ce samedi. À l’issue des vœux du maire de la commune, il a rencontré, 150 habitants et maires du Rhône à Saint-Laurent-d’Agny ». « Il faut que les agriculteurs puissent vivre de leur travail parce que ce sont eux qui nourrissent le pays », a-t-il déclaré face à un agriculteur. « Il ne faut pas leur complexifier la vie avec toutes ces normes et prendre des mesures pour favoriser le renouvellement des générations et le soutien aux jeunes qui s’installent », a-t-il ajouté.

Pas sur que cela suffise à apaiser une grogne à l’ampleur continentale. Sa capacité à gérer cette crise déterminera non seulement la réponse immédiate du gouvernement, mais pourrait aussi influencer le paysage politique français à l’approche des élections européennes.

Le 22 janvier en soirée, la Fédération départementale des syndicats d’exploitations agricoles (FDSEA) de l’Oise a émis un appel à manifester le lendemain matin sur l’autoroute A16 en direction de Beauvais. Une mobilisation importante est déjà prévue.

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