Le maire de Nice estime que le président doit « se retirer dans l’intérêt du pays » pour permettre un nouveau souffle politique

Sur le plateau de BFMTV, le maire de Nice Christian Estrosi a tenu ce mardi un discours d’une rare fermeté à l’égard d’Emmanuel Macron, qu’il appelle à démissionner une fois le budget voté. S’il a rappelé son « respect » et son « estime » pour le chef de l’État, Estrosi estime que le président de la République doit désormais « prendre sur lui » et faire preuve du même sens de l’État que le général de Gaulle.

« Démissionner, oui, mais sur un calendrier précis »

« Oui, Emmanuel Macron, pour lequel j’ai beaucoup de respect et d’estime, et dont j’ai même soutenu la politique pendant une partie de ses mandats… Je l’appelle à cette part de responsabilité qu’a eue de Gaulle en 1946, qu’a eue de Gaulle en 1979 », a déclaré Christian Estrosi.

Le maire de Nice précise que cette démission ne devrait pas être immédiate mais planifiée, « sur un calendrier précis qu’il choisira lui-même », après le vote du budget.
Selon lui, cette séquence permettrait à la France de faire face à ses urgences, notamment dans les services publics, tout en ouvrant la voie à un renouvellement démocratique.

Un appel à « rendre la parole aux Français »

Christian Estrosi plaide pour qu’une nouvelle élection présidentielle ait lieu une fois le budget adopté. Objectif : donner à son successeur une majorité absolue afin de « permettre enfin au pays d’être gouverné » et de mener « les réformes nécessaires ».

Cette déclaration marque un tournant dans la position d’Estrosi, longtemps perçu comme un allié modéré du macronisme au sein de la droite locale. Son message, à la fois respectueux et déterminé, résonne comme un appel à la responsabilité et à la reconstruction politique.

Une référence directe au général de Gaulle

En invoquant le souvenir du général de Gaulle, Christian Estrosi inscrit son propos dans une dimension historique et républicaine.
Comme le fondateur de la Ve République, il invite Emmanuel Macron à mettre l’intérêt national au-dessus des considérations personnelles :

« Il y a un moment où, face à l’intérêt général de son propre pays, on doit prendre sur soi… Démissionner. »

Un message à double portée : loyauté et rupture

Ce discours prononcé sur BFMTV témoigne d’un équilibre délicat entre loyauté institutionnelle et exigence politique. Estrosi, qui fut ministre sous Nicolas Sarkozy et soutien ponctuel d’Emmanuel Macron, se positionne désormais comme une voix d’autorité de la droite républicaine, prônant le retour à un cap clair et à une gouvernabilité stable.