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Chine : Une mystérieuse stèle ravive la quête d’immortalité de l’empereur Qin Shi Huang

Une inscription rupestre récemment découverte sur les hauteurs du plateau tibétain relance les débats autour de Qin Shi Huang, premier empereur de Chine et figure obsédée par l’immortalité. Gravée dans le style officiel de l’époque Qin, la stèle évoque une expédition inédite vers le mont Kunlun à la recherche de l’« élixir de vie ». Mais l’authenticité du vestige divise les chercheurs.

Selon les premières analyses publiées par le chercheur Tong Tao dans le Guangming Daily, la stèle daterait de 221 av. J.-C. Elle décrit l’envoi par l’empereur de cinq fonctionnaires impériaux vers le mont Kunlun, haut lieu mythologique du taoïsme, afin d’y cueillir des herbes censées accorder l’immortalité. Située près du lac Gyaring, à plus de 4 000 mètres d’altitude, l’inscription en « petit sceau » – un style officiel unifié par Qin Shi Huang – constituerait la première preuve d’une expédition terrestre parallèle à celle de l’alchimiste Xu Fu, déjà évoquée dans les textes anciens.

Pour Tong Tao, cette stèle serait un vestige exceptionnel, jamais déplacé, témoignant à la fois de la politique impériale d’expansion et de l’importance accordée aux croyances taoïstes. Elle viendrait aussi renforcer l’idée que les routes vers l’ouest étaient utilisées bien avant les premières mentions officielles.

Controverse scientifique et doutes sur l’authenticité

Malgré l’intérêt médiatique, la découverte est loin de faire l’unanimité. Plusieurs experts pointent des anomalies historiques et linguistiques. Xin Deyong, professeur à l’université de Pékin, évoque une possible falsification contemporaine. Il juge que le style et le vocabulaire de l’inscription ne correspondent pas strictement à ceux de l’époque Qin.

De son côté, le philosophe Hu Wenhui rappelle que les caractères utilisés pour « cueillir des herbes médicinales » n’apparaissent dans aucun texte pré-Qin, ni même sous les Han occidentaux. D’autres, comme le professeur Liu Zongdi, soulignent un problème de chronologie : la mention de la « 26e année de l’empereur » serait incohérente, Qin Shi Huang n’ayant pas encore officiellement adopté ce titre à la date supposée de l’expédition.

Une bataille culturelle autour du mont Kunlun

Certains experts, à l’instar du géographe Hou Guangliang, estiment au contraire que l’inscription pourrait être authentique, mais datée de la dynastie Yuan (XIIIe-XIVe siècles), période de reconquête des territoires de l’Ouest par l’État chinois.

Au-delà de la stèle elle-même, cette découverte remet en lumière une controverse plurimillénaire sur la localisation du mont Kunlun. Le Qinghai et le Xinjiang se disputent depuis plus de deux mille ans le prestige d’abriter cette montagne mythique. Un flou géographique propice à l’instrumentalisation politique et culturelle des découvertes archéologiques.

Pour l’heure, aucune expertise officielle n’a été conduite par les autorités culturelles locales, et le mystère reste entier. Falsification ou vestige authentique de l’expansion Qin ? L’inscription du lac Gyaring pourrait bien ne jamais livrer tous ses secrets.

Source : Géo.

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